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qu’ont les autres ; elle vous dira encore que la pauvresse dont vous parlez a sur elle cet avantage immense d’être tirée de la contemplation de sa misère par la nécessité d’agir. Et cette fois elle aura raison, la jeune dame jalouse. L’autre a devant les yeux les fortes images qui empêchent de céder à la neurasthénie… Si on lui avait enseigné les bonnes disciplines mentales, la jeune dame aurait aussi de ces images-là qui viendraient à son secours. Elle chercherait autour d’elle — et les trouverait — de petits ou de grands devoirs qu’elle a négligés dans l’hypnose de sa détresse, elle leur donnerait une importance qu’ils n’ont pas peut-être, se contraindrait à les remplir en y fixant sa pensée. Sans doute cela ne la consolerait pas, mais cela nettoierait son chagrin de l’égoïsme qui le rend vénéneux ; et, si elle avait eu la force de repousser une fois l’image cruelle, il est probable qu’une autre fois