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leurs maîtres. Les hommes qui, en 1215, arrachent au roi Jean la Magna Charta n’ont plus grand’chose de commun avec ceux qui, en 1066, suivaient le duc Guillaume. L’œuvre saxonne est accomplie !

L’âme anglaise a donc une base germanique, c’est entendu ! — On nous a rebattu les oreilles avec certaines analogies faciles à découvrir entre les Anglais que nous connaissons et les Germains décrits par Tacite. Mais l’âme allemande n’a-t-elle pas une base pareille et, à les considérer, trouvera-t-on que les Allemands ressemblent aux Anglais beaucoup plus que les Corses ?… Il me semble que non, si j’ose le dire… Le départ unique a conduit les deux peuples à des points éloignés. Ne peut-on admettre l’intervention d’une force locale, par quoi les Saxons, absorbants et transformateurs, furent eux-mêmes transformés jusqu’à devenir cette race qui paraît avoir inventé des vertus, des défauts, une manière de vouloir pour son usage exclusif et afin de se bâtir une personnalité inimitable et une puissance qu’en aucun temps aucune autre puissance n’a encore égalée.

Où trouvera-t-on cette force : dans le climat, peut-être ? Dans une particularité de ce climat, me semble-t-il.

On admet en général – et sommairement — que le goût du travail, de la richesse, et les éner-