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Cette histoire instructive aboutit à une phrase qui dispense de tout autre commentaire : « Votre Majesté, dit Shéhérazade, n’aura pas manqué d’apercevoir que le magicien est un de ces hommes que domine la passion désordonnée d’acquérir des richesses par les méthodes les plus condamnables, et qui, bien qu’assez habiles pour les atteindre, ne sauraient les garder, car ils n’en sont pas dignes. Tandis qu’Aladin, sorti de l’état le plus humble, s’élève jusqu’au trône, parce qu’il sait faire de ses richesses l’emploi qui leur était destiné. Je veux dire qu’il en use pour parvenir à son but… »

Ainsi parle Shéhérazade…

Dans l’anecdote de Rosamond, n’y a-t-il pas une toute petite image de la conscience anglaise, si habile à dégager des banalités familières une leçon efficace ? L’aventure d’Aladin ne fait-elle pas penser à la triomphale volonté anglaise ?…

C’est parce que j’ai lu Rosamond et Aladin avant les contes de Perrault que je me risquerai à dire sur les Anglais d’innocents mensonges et une grande quantité de sottises. Qu’importe, après tout ! mes vains discours ne nuiront à personne, et j’y aurai pris un plaisir extrême…