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de l’enchanteur, qui, en lui expliquant par quels moyens il conquerra la lampe, ne lui dissimule pas qu’il risque sa vie dans cette entreprise. Le brave garçon n’attache aucune importance à ce détail. Le coup de poing a fait surgir en lui l’instinct de sacrifice et la faim enragée du succès, — ces deux bases du sport bien compris. — Il n’a plus peur de rien ! Il enlève la lampe du jardin où perles et topazes poussent sur les arbres, mais, revenu à la bouche de la cave, il refuse de la donner avant que le magicien lui ait tendu la main pour le remonter sur le sol rationnel. Il y a un sens très net des réalités. Il sait les devoirs mutuels qu’imposent les contrats. Il a fait ce qu’il avait promis, qu’on fasse maintenant ce qu’on lui a promis. Le méchant homme, qui compte bien se débarrasser d’un témoin si gênant, ne veut pas du tout l’aider à sortir de là, et demande la lampe avec fureur. Aladin s’obstine. Ce magicien – tel un ennemi quelconque de l’Angleterre, – a tous les vices, et entre autres une absence totale de persévérance. La résolution d’Aladin le décourage vite, il renonce à l’objet tant désiré pour s’offrir la stérile satisfaction de la colère improductive, et au moyen de trois mots, articulés dans une langue inconnue aux honnêtes gens, il referme sur le pauvre garçon le sol entr’ouvert, et s’en va ailleurs s’occuper d’autres diableries.

Aladin le vagabond se conduit très correcte-