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de reconnaissance et d’estime que nous leur devons. Mais nous aurons aussi, par piété pour eux, comme par respect pour nous-mêmes, à rayer de la liste de nos associés les noms de quelques personnes qui n’ont pas craint de se déshonorer comme hommes et de se discréditer comme savants en portant contre la Belgique, au moment où la lâche agression allemande se ruait sur elle, des accusations aussi infamantes que mensongères. Je citerai comme tels MM. von Wilamowitz-Möllendorf, Lamprecht et von Liszt.

Et maintenant, mes chers Confrères, remettons-nous à la besogne. Renouons les fils interrompus de nos travaux. Dans cette Belgique où tout est à refaire, recommençons joyeusement notre tâche. Après la convulsion formidable dont il sort, le monde, sans doute, va se transformer. Bien des préjugés vont disparaître, bien des idées et des tendances nouvelles s’épanouir. Malheur à ceux qui n’auront rien oublié et rien appris ! Nous entrons dans une période de l’histoire où les nations étroitement associées vont s’unir pour veiller ensemble sur les intérêts les plus sacrés de l’humanité. Au nationalisme conquérant dont nous constatons en ce moment la chute retentissante, va se substituer une époque de civilisation fraternelle et de paix pour tous les peuples de bonne volonté. Dans cette collaboration à l’œuvre commune, les Académies peuvent et doivent jouer un rôle. Je souhaite à la nôtre de répondre à ce que l’on est en droit d’exiger d’elle, aujourd’hui que notre pays a pris dans le monde une place dont il ne lui est pas permis de déchoir.


ADRESSE AU ROI

La Classe décide l’envoi d’une adresse au Roi à l’occasion de la libération du pays ..


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