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(monacétate de glycérine). Cependant celle interprétation ne me paraît pas rendre suffisamment compte de la formation et de la décomposition de ces substances. Elle explique difficilement pourquoi l’action de l’acide cyanique s’arrête toujours au premier degré de combinaison. En effet, puisqu’un alcool monoatomique se combine directement à deux molécules d’acide cyanique, le glycol étant biatomique et la glycérine triatomique, en s’unissant à ce même acide, devraient prendre l’un tantôt 2, tantôt 4 molécules d’acide cyanique, et l’autre respectivement 2, 4 et 6 molécules d’acide cyanique pour produire le mono- et biallophanate de glycol, et le mono-, le bi- et le triallopbanate de glycérine ; tandis que l’expérience paraît prouver qu’on n’obtient, dans les deux cas, que la combinaison correspondante à celle produite par un alcool monoatomique.

D’un autre côté, l’hypothèse qui consiste à regarder la combinaison du glycol et de la glycérine avec l’acide cyanique comme des éthers basiques, n’explique pas non plus pourquoi l’une et l’autre, en contact avec de l’hydrate de baryte, se comportent différemment de l’allophanate d’éthyle.

La décomposition de l’allophanate d’éthyle par la chaleur, en alcool et en acide cyanurique, et la décomposition tout à fait analogue d’un corps que je viens de découvrir et que je vais décrire plus bas, me semblent si nettes et rapprochent tant ces matières de la modification qu’éprouve l’acide cyanurique par la chaleur, qu’il me paraît nécessaire de rattacher les allophanates à l’acide cyanurique.

Dans cet ordre d’idées, on doit considérer ces corps comme appartenant à des types intermédiaires entre l’eau et l’ammoniaque. De la même manière que l’on a comparé l’acide cyanurique à un type égal à une triple molécule