Page:Bulletins de l’Académie royale de Belgique, série 2, tome 7, 1859.djvu/598

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(568)

cyanique ; elle se transforme ainsi en une masse blanche onctueuse. Cette masse, reprise par de l’alcool bouillant qui la dissout, fournit une solution abandonnant par le refroidissement de petits mamelons blancs et transparents, et formant des croules dures ; la glycérine excédante reste dissoute dans l’alcool. L’analyse des cristaux, convenablement purifiés, a donné les nombres suivants :

CALCUL.
EXPÉRIENCE. C10H10N2O10

Carbone 33,5 33,8 33,7
Hydrogène 05,7 05,7 05,6
Azote 15,5 15,7
Oxygène

Ces analyses démontrent donc que ce corps s’est formé par la simple addition de 2 molécules d’acide cyanique à 1 molécule de glycérine.

2(C2NHO2) + C6H8O6 = C10H10O10N2

Cette substance, que l’on peut appeler allophanate de glycérine, est assez soluble dans l’eau et dans l’alcool ; elle ne présente ni saveur, ni odeur. Chauffée, elle se fond à 160° environ en produisant un liquide qui se prend, par le refroidissement, en une masse gélatineuse. Sous l’influence d’une température plus élevée, l’allophanate de glycérine se décompose ; il dégage du carbonate d’ammoniaque en quantité considérable et finit par se brunir ; dans ce cas, il émet une odeur de corne brûlée.

Les acides dilués ne l’attaquent pas, mais les acides nitrique et sulfurique concentrés le décomposent. Broyé avec de la baryte hydratée et de l’eau, il produit un liquide incolore, lequel, filtré, dépose, quelques moments