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À l’exposition organisée par la Société royale d’Horticulture de Tournai, en septembre 1864, des spécimens de cette poire furent présentés au Jury, qui en admira la beauté et la grosseur, mais qui ne put la juger, puisqu’elle était encore loin de son époque de maturité. Ce n’est que quatre ans après, c’est à dire en 1868, qu’elle fut couronnée et nommée définitivement Colmar Barras.

Elle avait été propagée dès son origine sous la dénomination de Delphine de Tournai.

L’arbre, dit le savant auteur de la Pomone Tournaisienne, est de première vigueur, à rameaux fastigiés, dressés, élancés. Scions vigoureux, très forts et très allongés. Bourgeons coniques, pointus, rapprochés, mais séparés du scion. Bouton à fruit assez gros, ovale, obtus, souvent terminal.

Les feuilles sont assez grandes, aplaties, ovales, aiguës, assez courtement pétiolées. Stipules filiformes, amplexicaules.

Les fleurs sont grandes, en bouquet serré, souvent semidoubles. Pédicelles courts. Pétales larges, étalés.

Le fruit est gros, pyramidal allongé, peu renflé vers la base, atténué au sommet, arrondi à la base, à peine ombiliqué aux deux extrémités. Pédoncules courts, robustes. Calice affleurant, large, à sépales étalés. Peau jaune citron, brillante, parfois un peu tachée de roux. Chair fine, beurrée, très fondante, très juteuse, très sucrée, exquise.

Le Colmar Barras peut être greffé sur franc comme sur coignassier. Sa production est régulière, mais tous les sols ne conviennent pas à ce fruit ; possédant toujours une eau abondante, une chair fine et très fondante, elle acquiert cependant beaucoup plus de saveur, beaucoup plus de suc, dans un terrain chaud, léger et de bonne nature, que dans un terrain froid et humide.

Quant à sa maturité, il est rare qu’elle commence avant les premiers jours de novembre et plus rare encore qu’elle se prolonge au delà des derniers jours de ce mois.