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Poire Colmar Darras.

Dans la collection de fruits nouveaux ou peu connus que nous envoyâmes à l’Exposition ouverte à Gand, en octobre dernier, se trouvait le Colmar Darras.

Le Comité du Cercle d’Arboriculture ayant dégusté ce fruit, résolut de le faire paraître dans la Nouvelle Pomologie Belge, et nous demande d’en faire la description et l’historique. Nous satisfaisons volontiers à ce désir : Le Colmar Barras obtenu par M. Robert Darras de Naghin, un de nos éminents arboriculteurs, provient des semis faits par M. Gabriel Éverard, jardinier-pépiniériste, rue des Augustins, à Tournai.

Chaque année, ce jardinier formait une longue plate bande de semis de pépins de poires, qu’il recourrait de fiente de lapins, séchée et réduite en poudre, ce qui donnait à ses égrains une telle vigueur que, dès la première année, ils acquéraient près d’un mètre de hauteur. — C’est un procédé que nous enregistrons en passant, et sur lequel nous appelons l’attention de tous les semeurs. Nous l’avons employé depuis quelques années, et il nous a donné les mêmes résultats. — L’année suivante, les jeunes semis étaient plantés en pépinière, où ils restaient jusqu’à ce qu’ils fussent assez forts pour être greffés. C’est alors que M. Éverard faisait son choix et transplantait ceux qui lui paraissaient devoir donner de bons fruits.

M. Darras de Naghin, ancien semeur, prenait son plaisir à parcourir les péninières de M. G. Éverard, et là, quand il trouvait un sauvageon offrant de belles espérances, il l’achetait et le transplantait chez lui. C’est ainsi qu’il obtint également la Poire Beurré de Naghin.

Vers 1845, M. Darras, visitant les pépinières de M. Éverard, découvrit un pied d’une apparence séduisante, il en fit l’acquisition et le transplanta dans son jardin. L’arbre reprit avec une vigueur extraordinaire et ce n’est qu’en 1855 qu’il porta ses premiers fruits, encore peu nombreux, par le fait de cette extrême vigueur.