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Plusieurs membres du jury ayant témoigné le désir de connaître la culture des vergers à Tournai, nous les conduisîmes chez M.  Delacenserie dont l’établissement arboricole comprend près de trois hectares. Les ravages occasionnés par la tempête étaient désastreux, la terre était littéralement jonchée de fruits, rien ne restait sur les arbres. Mais quel ne fut pas leur étonnement de voir qu’une seule variété, le Beurré Degallait, avait résisté à la bourrasque, qu’aucune poire n’était tombée par le typhon ! Pareil fait a eu lieu l’an dernier à l’École d’arboriculture ; tandis que la tempête avait emporté tous les fruits des arbres de plein vent, les deux pieds de Beurré Degallait conservaient toute leur récolte. Ces résultats sont merveilleux, et ils prouvent combien il est à désirer que cette variété se propage dans les pays exposés aux coups de vent.

Le Beurré Degallait est une des bonnes poires d’octobre. Sans être un de ces fruits transcendants qui priment tous les autres, c’est certainement une bonne poire de cette époque. « Sa chair, dit l’honorable auteur de la Pomone Tournaisienne, est fine, beurrée, très juteuse, sucrée, très bonne. »

« Le fruit est moyen, turbiné, atténué supérieurement, tronqué et ombiliqué au sommet et à la base. »

« Le pédoncule est moyen, fort, ombiliqué. »

« Le calice caduc, ouvert, rentrant. La peau jaune verdâtre, jaune à la queue. »

Ajoutons que la peau est extrêmement ferme et que le fruit résiste au choc, ce qui est précieux et presque indispensable pour les poires destinées à l’exportation.

Le Beurré Degallait fait, depuis plusieurs années, l’objet de notre étude et de nos observations spéciales ; c’est donc avec certitude absolue que nous le recommandons à toutes les personnes qui cultivent des vergers, et spécialement à celles qui habitent notre littoral si exposé aux tempêtes de l’équinoxe. Par là elles s’assureront une abondante récolte, qui leur échappe trop souvent par les tempêtes régnant dans ces contrées, avant la cueillette des fruits.