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ce fruit est loin d’être aussi connu, même en Belgique, qu’il le mérite. C’est incontestablement, à notre avis, la meilleure des poires d’été. Nous n’hésitons pas à la mettre au-dessus du Bon Chrétien William, du Beurré d’Amanlis et de la Bonne Louise d’Avranches. Voilà pour la bonté du fruit. Quant à la beauté de celui-ci, notre planche coloriée en donne une parfaite idée. Reconnaissons cependant que les modèles étaient d’une belle venue, au-dessus de la moyenne. Le dessin au trait, fig. 30, a été fait sur un fruit de grosseur ordinaire.

Pour ce qui est des autres qualités de l’arbre, sa vigueur et sa fertilité ne laissent rien à désirer. Sa fertilité surtout est excessive, on pourrait dire exagérée, lorsqu’il est greffé sur coignassier. C’est une des meilleures variétés pour la culture en fuseau. Les autres formes lui conviennent également.

Le caractère distinctif de l’arbre est un bois assez fort, de couleur rouge brun, et des feuilles étroites, espacées.

Le fruit est quelque peu variable et irrégulier dans sa forme ; souvent il est bosselé ; mais toujours il est aisé de le reconnaître. La peau est très fine et luisante, d’un vert jaunâtre, pâle du côté ombragé et vivement coloré de rouge brun, pointillé et marbré de roux du côté frappé par le soleil.

Le pédoncule est long, arqué, ligneux, inséré un peu sur le côté, parfois charnu à sa base, vert et brun.

L’œil est à fleur, ouvert, irrégulier, à divisions courtes.

La chair est blanche, très fine, très fondante, excessivement juteuse, sucrée et délicieusement parfumée.

Nous avons indiqué dans le Jaarboek la première quinzaine de septembre pour l’époque initiale de la maturité. Celle-ci commence le plus souvent un peu plus tard et se prolonge jusqu’en octobre. Inutile d’ajouter qu’il faut entrecueillir le fruit si l’on veut en prolonger la jouissance.