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bourg, nous autorisent à supposer que Mernel pouvait bien être l’habitation d’Anowareth et de sa famille. Quoi qu’il en fût, par suite de cette séparation de l’église de Mernel de celle d’Anast, la paroisse de Mernel dut se former de bonne heure distincte de celle de Maure, et la seigneurie du lieu devint indépendante elle-même du comté de Maure.

L’on voit en effet, au moyen âge, la cure de Mernel a la présentation des évêques de Saint-Malo, qui étaient en même temps seigneurs de la paroisse.

Dans sa Déclaration du mois de juillet 1682, messire Sébastien du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, dit qu’il possède un fief et bailliage en la paroisse de Mernel, à raison duquel il est « seigneur supérieur et fondateur de l’église d’icelle paroisse. » On voit ensuite dans ce titre que le sieur de la Châteigneraye « est tenu et obligé de recueillir et recevoir les rentes dudit fief de Mernel, en qualité de provost féodé dudit évêque, pour les luy payer et dellivrer ou à ses receveurs, fermiers ou procureurs en leur déduisant et rabattant la septième partye qu’il a droit de retenir pour droit de recette destitues rentes. » Enfin, la déclaration porte qu’il « lui est deub (audit évêque) obéissance, foy et hommage, sans debvoir de rachapt, par les sieurs du Courouet, du Pont-Rouault, de Pelan, du Bois-Basset, de la Paeaudais, de la Billiais, de la Lambardais, de la Chasteignerais et plusieurs autres, à cause des fiefs qu’ils tiennent dudit évesque. » [1]

Mais au siècle dernier, les seigneurs de la Châteigneraye se disaient seigneurs fondateurs et supérieurs de Mernelçen dépit des évêques de Saint-Malo, dont ils n’étaient, dans l’origine, que les officiers.

  1. Arch. de Nantes.