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comprit de suite le profit que la topographie et l’archéologie pourraient en tirer. Une Commission fut nommée à cet client, et, comme d’usage, présidée par lui. A la séance de la Société du 14 mai 1867, il présenta préliminairement un remarquable rapport, dans lequel, décrivant les successives enceintes de la ville, ses accroissements, ses constructions et reconstructions, il : touchait du doigt les édifices détruits comme s’ils existaient encore, indiquant où devaient être leurs ruines, et ce qu’on pouvait espérer y trouver [1]. Et son intuition avait deviné juste. Ce qu’il avait prévu se réalisa dans l’hiver de 1868, et dans les démolitions de la porte Saint-Michel ou put discerner les matériaux de la muraille romaine avec laquelle on Parait bâtie, matériaux de temples détruits, de cippes et d’autels renversés, parmi lesquels le musée de la ville s’enrichît de deux belles inscriptions romaines [2], qui de suite ont fait l’objet d’une suivante étude de notre confrère M. Mowat [3]. Le hasard, dit-on, sert souvent à souhait ; mais il n’est point aussi complaisant qu’on le suppose, il n’obéit qu’à ceux qui le forcent à les servir, et savent l’y contraindre : la science est leur talisman.

Tant de travaux ne pouvaient tarder plus longtemps à recevoir la plus haute récompense. Il fut nommé chevalier de l’Ordre de la Légion-d’Honneur, et nulle distinction ne fut plus méritée.

La Société Archéologique l’appela de nouveau à la présider en 1868 et 1869. C’était un président émérite qui reprenait le service actif, joignant l’expérience à l’autorité. Les temps

  1. P.-V. des 10 mars et 14 mai 1867, t. VII, p. 79, 93. Rapport inséré au Journal de Rennes du 2 octobre 1867.
  2. T. VI, p. 133. Revue Archéologique, t. XVII, p. 246.
  3. T. VII, p. 291.