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ment flatteuse des délibérations, un décerne, en récompense des services rendus à la ville, une médaille d’or, hommage mérité, ratifié par l’opinion de tous, et que sa seule modestie pouvait regarder comme trop suffisante.

Bien des personnes sont portées à tort à regarder l’amour des arts comme ne pouvant s’allier avec les conditions ordinaires de la vie, mauvais aux travaux professionnels, bon tout au plus à une distraction de luxe. Ce ne peut être vrai que vis-à-vis d’un être assez faible pour se laisser absorber tout entier par une passion exclusive ; mais l’homme aux facultés complètes ne se fait pas ainsi dominer, il sait allier aux nobles délassements de l’esprit des plus exigeants devoirs, cultiver les uns sans manquer aux autres, se reposant de ceux-ci par ceux-là, toujours prêt à répondre à l’appel de la science aimable comme à Paupel de la profession austère. Tel était M. Aussant, praticien des plus distingués, l’un des premiers dans l’exercice de son état, comme dans le professorat. Aussi lorsqu’en 1861 il fut nommé directeur de l’École de Médecine, le corps médical, comme les étudiants, applaudirent-ils à ce choix qui mettait à la tête de l’École l’homme de science en même temps que l’homme d’ordre et de vertu, à qui il appartenait mieux qu’à qui que ce soit de diriger la jeunesse. Et il le prouvait bien chaque année dans ses discours annuels à l’ouverture des Facultés, rendant compte des travaux des professeurs et des élèves, donnant à son prédécesseur défunt le tribut d’éloges qu’il mérita lui-même lorsque la mort devait venir plus tard l’enlever à son tour [1].

Au mois de juin 1863, un concours régional industriel et agricole, embrassant toute la Bretagne, avait été fixé à Rennes, capitale de la province. Il fallait rehausser l’exposi-

  1. Rentrée solennelle des Facultés et des Écoles préparatoires, années 1861 et suiv.