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librairie bretonnes, il était facile de voir que rien ne lui était étranger [1].

On dit souvent que nul n’est prophète dans son pays, mot qui n’est du moins pas exact pour nous, car la ville de Rennes sut bien reconnaître son mérite. Les arts avaient besoin d’être représentés dans les Conseils de la cité ; en 1852, il est élu conseiller municipal, et malgré les fluctuations de la politique il est constamment réélu. Les administrations municipales avaient jusqu’à ce moment laissé dépérir dans je ne sais quel local obscur et humide les toiles provenant soit des confiscations de la Révolution, soit des dons du gouvernement ; les plus heureuses étaient dispersées dans les églises, les établissements publics et ailleurs ; les collections archéologiques du président de Robien étaient jetées à l’abandon, dans un grenier. M. Aussant s’en émut, et bientôt s’éleva le Palais-Universitaire, où les Musées, les Facultés de droit, des sciences et des lettres, et l’École de médecine, devaient trouver sous le même toit un splendide abri. Lorsque ce palais, achevé en 1855, fut prêt à recevoir ses nouveaux hôtes, une délibération du Conseil Municipal fut prise, et par un arrêté du maire en date du 1er septembre, dont les motifs honorent autant l’administration qui l’a rendu que celui qui en a été l’objet, M. Aussant fut nommé directeur honoraire des Musées de la ville. En 1857, la Société d’Archéologie l’élut pour son vice-président, et en 1858 et en 1859 il fut deux fois de suite élevé a la présidence. Enfin, au mois de juin 1860, l’installation et le classement des Musées étant terminés, les livrets et catalogues rédigés, le Conseil Municipal, par la plus juste-

  1. P.-V. des 12 février et 11 juin 1851, p. 57, 65 ; du 9 juillet 1856, p. 132 ; du 11 avril 1860, t. I, p. 34 ; du 12 juin 1866, p. 63 ; du 12 février 1867, t. VII, p. 73.