Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée
− 38 −

buttes, faites certainement de main d’hommes et entourées de douves profondes, est une enceinte circulaire dont un moulin occupait jadis le centre ; cette enceinte est entourée de talus et de douves ; elle offre tout l’aspect d’un camp ou d’un travail militaire de ce genre.

3o En Comblessac est le camp du Mur, voisin du manoir de ce nom. Ce manoir est en Carentoir, mais le camp est en Comblessac, et la voie romaine, limite des paroisses, traversant la cour du manoir, met par là même la métairie de la Porte en Comblessac. Ce camp, ayant la forme d’un parallélogramme de 600 mètres de tour environ, est défendu du côté des terres par de larges fossés avec talus énormes, tandis que la rivière d’Aff le protège du côté du Levant. La voie romaine le contourne de l’Est au Nord, après avoir franchi l’Aff sur le pont de Marsac. On prétend que ce pont existait du temps des Romains, aussi bien que le camp voisin ; ce qui semble le prouver, c’est que la très-ancienne Vie de saint Melaine, publiée par Bollandus, parle du camp de Marsac existant au ve siècle en Comblessac. « Rex pervertie ad parochiam quœ vocatur Combliciacus, ubi castrum situm est qui vocatur Marciacus. »

Au-dessous du camp du Mur sont deux ouvrages avancés on mottes circulaires entourées de douves qui se trouvent encore beaucoup au-dessus du cours de l’Aff. Ce camp fut fouillé en 1845, et l’on y trouva des cendres, des fragments de vases et quelques débris d’ossements.

4o En Saint-Séglin, non loin du vieux manoir du Jarossay, on retrouve encore des briques en grand nombre et des vestiges d’antiques habitations.

5o En Campel sont les quatre forts qui occupent la lande d’Anast, et dont nous parlerons plus loin ; quoique rien ne prouve précisément leur origine gallo-romaine, il n’en est pas moins certain que ces travaux militaires sont d’un âge bien reculé, et qu’ils sont voisins d’une voie romaine.