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(3) Déjà, René d’Anjou, — 1408-1480 — bien qu’il eût étudié la peint turc en Italie, à Naples sous Antonio Solario (le Zingaro) et à Florence sous Bartolomeo della Gatta, avait appelé dans le comte de Provence — lorsqu’il s’y retira en 1473 — et dans le Languedoc, plusieurs élèves et successeurs des Van Eyck. Son patronage n’eut pas de peine à faire valoir ces artistes ; et certaines églises du Midi de la France, celles d’Aix particulièrement, abritent plus d’anciens tableaux flamands que les églises de Belgique. M. Maurice Richard, ministre des beaux-arts, vient de charger M. Alfred Michiels d’aller étudier et apprécier ces curieuses peintures.

(1) Voici, relativement à Amaury de Fontenay, une curieuse lettre du duc Jean V, en date du ter juillet 1409 :

« Jehan de Bretaigne, etc… comme nostre bien amé et féal chevallier et chambellan, Amaury de Fontenay, aist esté, par longtemps capitaine et garde de nostre ville de Rennes, et nous aist plusieurs fois suppliez que l’en voulussions décharger, ce que nous aurions longtemps dilaié, considérant qu’en meilleure garde ne pouvions mettre nostre ville cte….. Nous en déchargeons contredit chambellan qui nous l’a rendue en aussi bon et meilleur estat que nous lui baillâmes. Et pour ce que, par Passentement de nous et de nostre conseil, fist abatre et =dilacérer nostre chastel dudit lieu de Rennes, qui estoit chu en estat d’aucune detïense ; et les matières de nostre dit chastel filst vendreet mettre les deniers en la fortification de contredite ville en l’endroit de nostre chastel, nous reconnaissons qu’il l’a bien et noyautent faist à notre honneur et protfit, en témoin de quoy nous avons faist mettre nostre scel aux présentes avec le passement de notre propre main. »

Cette lettre se rapporte a la destruction du chastel ducal de Rennes, qui était situé à peu près où est l’hôtel de la Rivière, dans la rue Rallier. Ce n’avait été d’abord qu’un donjon élevé, suivant l’usage féodal, sur une motte, et dans lequel les comtes de Rennes avaient établi leur demeure. A l’époque des ducs, les logements s’étendirent jusqu’à l’enceinte, et le chastel ou forteresse comprit alors un ensemble de courtines reliant des tours. Ce lut avec l’argent provenant de sa démolition qu’en ouvrit la partie voisine de l’enceinte gallo-romaine et qu’en lit la porte Saint-Michel, qui ne fut achevée qu’en 1425, et que l’on voit, telle qu’elle était il y a 150 ans, dans le tableau de l’incendie de la ville qui a été dépose à l’église Saint-Sauveur.

Philippe-Emmanuel duc de Mercœur, de la Maison de Lorraine, qui avait épousé Marie, l’unique héritière de Sébastien de Luxembourg, duc de Penthièvre, et qui, nomme gouverneur de Bretagne, s’y déclara chef de la Ligue, lutta pendant plus de sept ans contre le pouvoir royal. Il était soutenu par