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NOTES.

(l) Cette poterie rouge avait été appelée poterie samienne à cause de son analogie avec une poterie célèbre qui sortait des ateliers de Samos ; on l’a désignée aussi sous le nom de terre eampanienue, et l’on sait qu’on en fabriquait à Arretium, aujourd’hui Arrezo. Pourtant on en trouve peu en Italie, beaucoup au contraire dans les différentes régions de l’ancienne Gaule, sur les bords du Rhin, en Angleterre et dans tous les pays soumis à la domination romaine. Il est fort remarquable que partout elle est semblable pour la densité, pour la finesse de la terre et pour la couleur. Il n’est cependant pas probable qu’on la fit venir d’Italie, d’autant moins qu’on a trouvé sur plusieurs points de la Gaule des débris de fours prés desquels étaient des amas de tessons de cette poterie. Il y a donc lieu de penser que les Romains portaient avec leurs armes les formules de leur industrie, et que partout où ils trouvaient une argile fine, ils y nieraient une quantité déterminée d’ocre rouge, et qu’ils appliquaient le lustre en immergeant les pièces dans un bain contenant cette terre ferrugineuse. Le façonnage est fait au tour, les filets sont exécutés a l’aide ide roulettes et les ornements obtenus au moyen de poinçons. Ce sont le plus souvent des rinceaux, des guirlandes, des corbeilles, des figures de quadrupèdes et d’oiseaux, des masques scéniques, des grotesques, des bustes de personnages et quelquefois des scènes mythologiques. Les vases portent ordinairement sur leur fond, soit extérieurement, soit intérieurement, une petite estampille imprimée sur la terre molle et offrant en relief des noms plus ou moins complets de potiers, quelquefois avec les lettres O pour opus, M pour manu et F pour fecit.

Non-seulement on rencontre en Bretagne, et plus particulièrement à Rennes, à Corseul et à Dreux, ces vases rouges des premiers temps de l’Empire romain, mais on y trouve aussi beaucoup d’autres objets en terre plus grossière, sans glaçure, et qui sont d’époques plus rapprochées de nous. Nous citerons seulement ce qui a été découvert à Rennes : des briques aux bords relevés et d’autres ayant la forme de demi-gouttières, qui, étant renversées, pouvaient servir à recouvrir l’intervalle entre deux briques à rebords, à la manière de ces couvre-joints employés pour les toits par les ouvriers zingueurs. Des conduites d’eau, dont quelques-unes sont formées de deux tuyaux l’un dans l’autre, entourés d’un épais blocage de chaux contenant quelques pierres. Dans un échantillon que nous venons de faire porter au Musée, et qui a été trouvé dans la rue d’Échange, le tuyau intérieur est