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pendant que la tribu salienne avait déjà sa demeure dans le pays. Trouvèrent-ils dans ce troupeau barbare quelques âmes a conquérir au Christ ? Leur influence, fortifiée par celle de leurs successeurs, a-t-elle preparé la conversion des Saliens à la fin du v” siècle ? Les hagiographes sont muets sur ce point ; mais il paraît certain que les institutions (lu Christianisme subsistèrent à côté du nouvel établissement. Tongres avait son évêque, quand, en l’année 451, les Huns (YAttila et les Francs (l’outre-Bine, ligues contre lllérovée, détruisirent cette ville (-1) et dévastèrent les cantonnements saliens. Quant à Pexistenco (le la tribu au milieu de la population gallo-romaine, on peut Passimiler h celle de toutes les tribus létiques. Venue dans la cité de ’l.‘ongres avec son roi, elle continua de vivre sous ses chefs particuliers, comme auparavant dans l’île des Bataves et comme autrefois sur les bords de la Sale, dans la France transrhénane. Ces chefs appartenaient à la noble famille qui axrait le privilège de donner des rois à toutes les tribus franques. Le premier que nous connaissions, et encore par une seule généalogie (2), est Mérovéev, père de cet illustre llierovee qui a donné son nom a la dynastie mérovingienne, et sous lequel la tribu des Saliens sortit enfin de l’obscurité où s’étaient écoulé-es les quatre-vingt-dix premières années de son

p existence sur le territoire que Julien lui avait coneéflé (3).

v

(t) Ifiévêque de Tongres, Aravatius, nclvit pas les malheurs de son diocèse, car il mourut peu de temps avant l’invasion. (Greg. rie Tours, livr. Il, chap. 5.) Ses successeurs. et Pou en nomme cinq pour le v6 siècle, après lu ruine de la ville de Tongrcs. se transportèrent à Trajcctum 1110m2, Maestriclttl ’ '

(2) u Primes rex Francorum Furamunqusisecundus Cludio filius ejus.

Tertius Merevius filius Jlferauei. n (Geuealogia aregum Francor. À Faramundot

usque ail Pippiuum.) ordinairement le fils n’est pas désigne par le nom de

« son père. v

(3) M. Muet pense que les Saliens de la Tongrie ont donné la main à leurs anciens compatriotes de la France transrhénane, lorsque ces derniers cssayè