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étendu, fournissait aux populations les vases de ménage. La fragilité de ces objets et la difficulté des transports faisaient qu’on se contentait de ces poteries communes, et c’est ce qui avait lieu en Bretagne, où l’on trouve, dans plusieurs localités, les noms : champ des pots, pièce des potiers, et où on rencontre, dans beaucoup d’endroits, des débris de fours, sans que rien, du reste, indique des ateliers un peu importants.

Il faut, toutefois, faire une exception pour la seigneurie de Rieux, qui porta dans les derniers temps le titre de comté, et en laquelle existait, sur le bord de la Vilaine, un château, l’un des plus anciens et des plus forts de la Bretagne. Dans une trève de cette seigneurie, près de Redon, était un village considérable appelé la Poterie, a cause du métier qu’exerçaient, de temps immémorial, tous ses habitants. Ils étaient, avant 1789, réunis en une sorte de corporation industrielle qui jouissait de quelques privilèges et était soumise a des règlements spéciaux. Ils avaient une chapelle particulière, entretenue ett dotée par eux ; et les habitants de ce village, usant, est-il dit, du metier de poterie, rendaient en commun à leur seigneur un aveu, où les droits, devoirs et règlements étaient spécifiés : Les membres de la corporation avaient seuls droit « de tirer lizes et sablons propres à faire des pots, aux environs du lieu de la poterie, a comme aussi sur les terres et domaines dépendant du château du Plessix, qui appartenait aux sires de Rieux. Mais il n’est pas appris, jusqu’à ce jour, qu’il soit sorti des fabriques de Rieux des produits ayant un caractère artistique.

Il faut surtout faire une exception pour les ateliers céramiques de la seigneurie de Fontenay, dont maintenant nous aurons à nous occuper exclusivement.

Au nombre des pièces remises à l’exposition céramique de Rennes, en 1864, se trouvait une poterie d’une forme très-artictilière, enduite d’une couverte plombifère d’un vert