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œuvres d’architecture, de sculpture et de peinture. Le comité des arts et monuments institué près le ministère de l’instruction publique et des cultes pense que le moment est venu d’étudier à leur tour les costumes et les ameublements du moyen âge, et qu’on ne saurait mieux inaugurer cette nouvelle série de travaux que par la recherche de tout ce qui peut exister encore d’anciens vêtements ecclésiastiques, d’insignes religieux et d’objets spécialement affectés au service des autels. De nombreuses demandes ont été adressées au comité par des membres du clergé et par les fabriques sur les meilleurs modèles à consulter pour la confection des ornements sacerdotaux et pour la fabrication des vases sacrés. C’est sur le zèle de ses correspondants que le comité a compté pour répondre à des questions qui intéressent à un si haut degré la dignité des cérémonies du culte.

Malgré les pertes que l’église de France a éprouvées, depuis deux siècles surtout, par suite de la réforme à peu près complète du costume ecclésiastique et de la dilapidation des trésors, il existe encore dans notre pays une quantité très-considérable de vêtements, de reliquaires et de vases sacrés appartenant aux différentes époques du moyen âge. Ces objets précieux sont dispersés ; il s’agit d’en centraliser au moins la description et la représentation : on arriverait facilement à reconstituer, au moyen des renseignements que les correspondants sont à portée de recueillir, des séries complètes de costumes et de meubles religieux en rapport avec les grandes divisions de l’art monumental. Les statues, les bas-reliefs et les peintures que le moyen âge a répandus dans nos églises et sur les châsses de nos saints avec une si abondante libéralité, fournissent déjà, sur le vêtement du prêtre et sur la décoration mobilière de l’autel, les indications les plus essentielles. Mais l’imitation sculptée ou peinte ne saurait suppléer entièrement à la présence des objets eux-mêmes ; il est à peu près indispensable, surtout pour en produire de pareils, d’avoir sous les yeux les œuvres originales, ou, du moins, des dessins qui en soient la parfaite image.

Les renseignements que le comité sollicite aujourd’hui viendront compléter ceux que le Bulletin a déjà portés à la connaissance des correspondants. Les églises de Saint-Étienne, à Sens ; de Saint-Quiriace, à Provins ; de Saint-Bertrand-de-Comminges ; de Saint-Sernin, à Toulouse, possèdent, on le sait, des chapes, des