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DOCUMENTS HISTORIQUES.


I.

Rapport sur une restauration de vitraux à Montmort (Marne) ; par M. de Mellet, correspondant à Chaltrait (Marne).

L’église de Montmort (département de la Marne, arrondissement d’Épernay) a été classée, il y a quelques années, parmi les monuments historiques. Cet édifice, qui appartient au xiie siècle par son portail, par sa nef, ses bas côtés et son premier transsept, se termine par un second transsept et une abside de la Renaissance. Des sculptures architecturales qui ne manquent pas de mérite, un élégant tombeau de la famille d’Angest, et des fenêtres meublées de vitraux du xvie siècle, dus à divers donateurs, recommandent, à défaut d’une haute antiquité, le chœur, le sanctuaire et les chapelles latérales de cette église. Je ne dois point non plus passer sous silence la pierre tumulaire qui, dans la chapelle de la sainte Vierge, rappelle en ces termes le souvenir d’un personnage historique :

« Ici sont renfermées les entrailles de très-haute et très-puissante princesse Françoise de Nargonne, duchesse d’Angoulême, veuve de très-haut et très-puissant prince Charles de Valois, fils légitime de Charles IX, roi de France, morte en ce lieu le 10 août 1713, âgée de quatre-vingt-douze ans, après avoir passé soixante-huit ans de viduité dans la retraite et dans la pratique de toutes les vertus. »

Les désordres dont la grande révolution de 93 fut l’origine se firent cruellement sentir à l’église de Montmort. Les vitraux qui garnissaient les cinq fenêtres de l’abside pentagonale et les quatre autres du second transsept furent brisés, démontés, et plus ou moins dispersés. Plus tard, après la tourmente, on essaya de réparer ces désastres : on chercha, mais avec aussi peu de goût que d’intelligence, à rassembler les débris de vitraux épars, et à les rajuster, dans les fenêtres avec ce qui n’en était jamais com-