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toutes ces traces, et d’en référer à l’Administration avant d’entreprendre le remplacement des tables. Faute d’avoir pris cette précaution, bien des dessins curieux gravés sur d’anciens combles ont été perdus. Il en sera de même pour les faîtages, crêtes, ornements de flèches, de poinçons, etc. et pour toute plomberie ouvrée. Autant que possible, on devra s’appliquer à conserver tels quels ces ornements de couverture ; mais, lorsque des réparations urgentes devront nécessiter leur dépose, elle sera faite avec assez de soin pour que ces objets puissent être replacés et ressoudés ; lorsqu’il faudra remplacer ces ornements eux-mêmes par suite de leur état de dégradation, les ornements nouveaux devront être faits par les mêmes procédés, avec des matières semblables aux anciennes ; et sur des estampages, moules et modèles pris sur les originaux déposés.

Couvertures d’ardoises.

53. L’architecte, lorsqu’il aura à remanier ou remplacer des couvertures en ardoises, devra faire en sorte de substituer aux vieilles ardoises brisées des ardoises de même épaisseur et de même dimension que les anciennes. Il observera que, sur les vieux combles, les premiers couvreurs ont souvent tracé des compartiments formant des dessins, tels que losanges, chevrons, méandres, etc. en disposant sur la volige des ardoises de diverses nuances ou de reflets différents. Il recherchera et complétera ces dessins, presque toujours détruits en partie par des réparations successives.

Couvertures en tuiles.

54. Les couvertures en tuiles anciennes sont rarement conservées intactes. Remaniées à plusieurs reprises, elles présentent un assemblage de tuiles de dimensions et de qualités différentes. L’architecte s’appliquera à retrouver le système primitivement adopté ; s’il rencontre dans les vieilles couvertures des tuiles de diverses couleurs, ou vernies ou mates, avant d’entreprendre les réparations, il recherchera la composition des dessins formés par ces tuiles variées, et reproduira ces compositions dans les réparations qu’il exécutera. Il observera si les tuiles primitives étaient retenues avec des clous, des chevilles ou des crochets, et fera fabriquer des tuiles semblables en tout aux anciennes, afin de ne changer ni le système de la couverture première, ni son aspect.