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dans leur longueur. Ce fait doit fixer particulièrement l’attention de l’architecte, qui devra, en remplaçant les pierres ainsi éclatées, supprimer les crampons, cause de leur destruction, et substituer à ce système de chaînage des tirants continus posés le long des parements extérieurs et intérieurs des murs, reliés entre eux de distance en distance par des boulons traversant ces murs, sans y être scellés. Ces tirants continus seront retenus à leurs extrémités par des ancres posées aux retours de ces murs. En un mot, on remplacera les crampons scellés dans chaque pierre par un système de chaînes qui embrasseront, soit les souches des contre-forts, en les reliant avec les piles intérieures au-dessus des bas côtés, soit les murs eux-mêmes, en les maintenant dans leur longueur et les retenant à des points d’appui solides. Quand il sera possible, par suite d’un dérasement général des vieilles constructions, de placer les chaînes dans l’épaisseur des contre-forts ou des murs, elles devront être posées à plat dans un joint ou lit horizontal, entaillées dans la pierre aussi peu que possible, et si les ancres sont d’une forte dimension, elles devront être en fer galvanisé et coulées en plomb dans un trou laissant un scellement épais autour d’elles ; on préférera le cuivre, si les ancres n’ont qu’une dimension faible. Pour les goujons destinés à maintenir les balustrades, les colonnettes et tous les détails d’une grande finesse, il sera toujours prudent de les faire faire en cuivre jaune. Les joints de ces colonnettes, les scellements des balustrades devront toujours être faits en plomb, bien coulés au moyen de lumières. Quant aux meneaux de croisées et de roses, non-seulement les joints devront être coulés en plomb, mais dans ces œuvres délicates il faudra, autant que possible, éviter les goujons en fer et même en cuivre ; c’est le plomb lui-même qui devra servir de goujon au moyen de deux trous pratiqués dans les joints. Les meneaux étant sujets à des tassements, à cause du peu de surface des lits de pose, il faut que les goujons qui relient chaque joint soient en métal très-flexible ; autrement on ne pourrait éviter de fréquentes brisures.

43. Dans les parties élevées des édifices, dans les flèches, dans la construction des voûtes, l’architecte ne devra pas substituer à des matériaux légers des matériaux d’un poids plus considérable, car ce serait changer les conditions de stabilité.

44. L’attention de l’architecte devra particulièrement se porter sur l’entretien et la restauration des arcs-boutants ; ils devront être