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pour enlever à don Philippe la tutelle du jeune roi. L’infant d’Aragon, qui se trouvait en Roussillon à la tête d’une armée, combat les révoltés, que le roi de France prive du concours de la noblesse de Languedoc, et Perpignan est forcé de se soumettre. En 1344, quand Pierre IV eut détrôné le roi de Majorque, un complot, à la tête duquel étaient plusieurs grands seigneurs, François d’Oms, Jean de Saint-Jean, Richaume de Vernet et Guillot de Clayra, ourdirent dans Perpignan un complot contre le roi d’Aragon en faveur du roi de Majorque ; mais, trahis par la femme de l’un des chefs, les conjurés furent arrêtés et périrent de divers supplices. C’est probablement l’un des chevaliers qui dans l’une ou l’autre, et plutôt la dernière que la première de ces circonstances, avaient attiré sur leur tête la vengeance royale, que représente la pierre monumentale dont il s’agit. Enseveli honorablement d’abord, et poursuivi jusque dans sa sépulture par une implacable rancune, le monument élevé sur ses restes a pu être détruit et jeté comme à la voirie, jusqu’à ce que les religieux de Saint-François, dont ce personnage aurait été un des bienfaiteurs, relevèrent sa statue, qu’ils eurent l’attention de soustraire à tous les regards, en l’enfermant dans cet étroit passage, condamné dès ce moment, et que personne ne soupçonnait.


IV.

Tombeau de Marie Maignart, conservé dans l’église de Vernon (Eure).

(Communication de M. A. Benoît, correspondant, à Joigny.)

Il existe, dans l’une des chapelles de l’église de Vernon (Eure), un tombeau élevé à la mémoire de Marie, fille de Maignart de Bernières, conseiller du roi et président au parlement de Normandie, par son mari, Jubert d’Arcquenay, aussi conseiller du roi et président en la cour des aides de la même province.

Marie Maignart, qui mourut le 10 octobre 1610, à l’âge de vingt-trois ans, est représentée par une statue en marbre blanc, de grandeur naturelle, agenouillée sur un coussin devant un prie-Dieu sur lequel est un petit livre ; et l’on remarque, dans son riche costume, l’immense collerette droite et les paniers du commencement du xviie siècle.

Le côté droit du tombeau présente les trois strophes suivantes, destinées à célébrer les vertus de la défunte :