Page:Bulletin du comité historique des arts et monuments, volume 1, 1849.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 120 —

III.

Pierre sépulcrale découverte dans les travaux de démolition de l’église du couvent des Cordeliers, de Perpignan.

(Communication de M. Henry, correspondant, à Perpignan.)

Dans les travaux de démolition de l’église du couvent des Cordeliers de Perpignan, opérée par le génie militaire, à qui elle appartenait, pour l’augmentation de l’hôpital militaire fondé déjà sous Louis XIV sur une partie du vaste emplacement de ce monastère, on a découvert une pierre sépulcrale représentant un chevalier, de plein relief, assez bien conservé dans l’ensemble et de grandeur naturelle. Cette figure m’a paru assez remarquable, par certains détails de son armure et par l’espèce de mystère qui semble avoir présidé à sa conservation, pour mériter d’être signalée à l’attention du comité.

Quoique assez grossièrement exécutée, cette figure est bien dans ses proportions, et la face du chevalier, sans barbe ni moustaches, quoique les traits de la figure accusent un homme d’une quarantaine d’années, ne manque pas de caractère, malgré l’absence du nez, qui a été cassé. Le guerrier est représenté couché, la tête appuyée sur un carreau à peine indiqué, et la jambe gauche croisée sur la droite. De ses deux mains, l’une tient le fourreau de son épée, que la droite est en attitude de rengainer. Cette épée, déjà toute dans le fourreau, est attachée à la ceinture par un ceinturon, comme en offrent toutes les figures de guerriers du moyen âge. Le vêtement du chevalier consiste en une robe longue ou surcot, ouverte par devant, exactement comme une robe de chambre, descendant jusqu’à mi-jambe et qui paraît rembourrée, ce qu’indiquent des lignes longitudinales qu’on remarque, à de courts intervalles les unes des autres, dans toutes les parties de ce vêtement. La profondeur de ces lignes de points de couture fait juger de l’épaisseur du rembourrage, qui devait être considérable. Les manches de cette tunique, qui viennent jusqu’au pli du bras, sont piquées comme le corps de la robe et sont très-évasées à l’ouverture. La pose de la jambe gauche sur la droite a motivé l’écartement des bords de ce vêtement, de la ceinture en bas, ce qui fait que, pendant que le pan qui couvre la cuisse et la jambe droite est engagé sous la jambe gauche, l’angle que fait le genou