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Deuxième Année.No 19.
Octobre 1902.
BULLETIN DU COMITÉ
DE
L’ASIE FRANÇAISE
PUBLIÉ MENSUELLEMENT
Sous la direction de M. Robert de Caix de Saint-Aymour
Adresser toutes les communications relatives à la rédaction au Bulletin du Comité de l’Asie Française,
Paris – 19, rue Bonaparte, 19 – Paris

SOMMAIRE



Le traité franco-siamois, par Robert de Caix 
 425
La presse anglaise et le traité franco-siamois 
 432
Un monument au prince Henri d’Orléans 
 434
L’Exposition japonaise, par René Moreux 
 434
L’abandon des boutriers protégés français, par R. C. 
 436
Cheick-Saïd, par G. Pressey-Roland 
 437
La Russie et la Mandchourie 
 442
Un grand État indigène de l’Inde centrale : Haiderabad, par André Meyreuil 
 444
La chasse et les fourrures en Sibérie (3e lettre d’Irkoutsk), par Paul Labbé 
 445
Asie Française : Arrivée de M. Beau à Saïgon. — Création d’un poste de secrétaire général. — L’ajournement de l’exposition d’Hanoï. — L’école française d’Extrême-Orient. — Le mouvement commercial de l’Indo-Chine en 1901. — Projet de création des caisses d’épargne du Tonkin. — L’École de médecine indigène. — La remonte au Tonkin. — Le coût de la vie au Tonkin. — Le prix de passage de Hanoï à Haiphong. — La navigabilité du Mékong 
 449
Siam : Le commerce étranger en 1901. — La révolte des Chans 
 454
Chine : La restitution du chemin de fer du Nord à l’administration chinoise. — La question de l’évacuation de Chang-hai. — La mise en vigueur du nouveau tarif douanier. — Les chemins de fer. — La révolte du Seu-tchouan. — Les relations avec le Japon. — Liou-Koun-Yi 
 455
Japon : Les finances et le programme naval. — Relations avec la Russie. — Bicyclettes et automobiles 
 460
Asie Russe : Les conséquences du Transsibérien. — La flotte fluviale de l’Asie Russe 
 461
Turquie : Les Italiens en Palestine. — Les orthodoxes et les écoles françaises en Turquie. — Le gouvernement du Liban, etc., etc 
 464
Arabie : Le port d’Aden ; projet d’agrandissement 
 468
Perse : Fin du voyage du chah de Perse 
 468
Asie Anglaise : Lord Kitchener et l’armée des Indes. — La population de Ceylan. — La situation de la Malaisie britannique 
 469
Nominations officielles 
 471
Bibliographie 
 472
CARTES
Nouvelle frontière franco-siamoise, d’après le traité franco-siamois 
 427
L’Indo-Chine et les biefs du Mékong 
 429
Coupe du territoire de Cheick-Said 
 439
Carte du territoire de Cheick-Saïd 
 439


Le Traité Franco-Siamois

Le traité, signé le 7 octobre par notre ministre des Affaires étrangères et le ministre du Siam à Paris, a tout d’abord inspiré un enthousiasme plus ou moins spontané à la plupart des grands journaux. A tous ceux qui ont quelque notion de la question siamoise, il inspirait cependant des réserves dès la première lecture. Ces réserves se sont naturellement accentuées à la réflexion. La froideur des milieux spéciaux, où l’on étudie les questions coloniales et où l’on se passionne pour elles, paraît peu à peu gagner le gros de l’opinion publique. La crainte que nous n’ayons fait un marché de dupes se généralise. Il est clair, en effet, que le nouveau traité nous fait payer au moins à leur valeur les avantages qu’il nous procure, et cela, sans assurer le moins du monde l’avènement d’une sorte d’âge d’or dans nos relations avec le Siam, comme d’aucuns s’en étaient flattés un peu vite, et comme nous en avaient assurés les compliments de la presse étrangère. En dehors de certains avantages qui semblent surtout des trompe-l’œil et que, nous venons de le dire, nous avons très largement payés, le nouveau traité n’a pas en lui-même une vertu opérante qui réalise les deux desiderata nécessaires de notre politique à l’égard du Siam : d’abord nous donner, par un contrôle approprié, la sécurité voulue dans les parties siamoises du bassin du Mékong, et, subsidiairement, nous assurer la part d’influence à laquelle nous pouvons légitimement prétendre dans la vallée du Ménam. En présence de ce double objet à atteindre, il laisse notre politique avec les mêmes difficultés à résoudre en la mettant peut-être dans une position inférieure à celle qu’elle occupait jusqu’ici. La situation qu’il crée exige de notre