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ton, à Meknès. . 5, inspecteur des colonies... nel-Marie, à Paris ieut.-colonel Ibos, à Par . Lecomte, consul de Franc Striedter, administ, à Sadec,

  • Jacques Zeiller, professeur à Fribourg

Général Sucillon, à Paris. Cercle des officiers de Grrnoble. D* J. A. Bussière, à Pékin.

  • E J. Tabet, à Saint-Gervais-les

G C. Grandjean, à Paris.

L. Delavaud, ministre plénipotentsire T. de Beauregard, lieut. de vaisseau Colonel J. Motard, à Kati, .. Lieut.-colonel Ch Met, à Mailiy.…. Croiset, enseigne de va Command. Gautron, à Ci Ch. Lailemand, de l'Institut A. Deschryvère, à Mulskol.… L. Masse, enseigne de vaisseau. ........ Souscriptions diverses

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UN CHANGEMENT DE MINISTÈRE AU JAPON


On annonçait depuis quelque temps que le Cabinet du marquis Okuma, qui détenait le pouvoir depuis le 15 avril 1914, allait donner sa démission : c'est chose faite depuis le 3 octobre. Les raisons de cette décision ne sont pas encore bien connues. Celle qu'a donnée le marquis Okuma est son grand âge. Il est né en 1838 et il a déclaré que, bien que convaincu d'avoir encore la confiance de la nation, il croyait le moment venu de remettre le pouvoir à des mains plus jeunes.

Cette raison est parfaitement compréhensible chez un homme de soixante-dix huit ans. Il ne semble pas qu'il faille en rechercher une autre dans la situation parlementaire qui, depuis quelques années, prend une importance de plus en plus grande dans la politique japonaise. À la fin de septembre la position du Cabinet semblait plus forte que jamais sur le terrain parlemenlaire. Le marquis Okuma était dans les meilleurs termes avec le vicomte Kato, chef du groupe le plus puissant de la Chambre basse de la Diète, le gouvernement avait en lui un appui assuré : le vicomte Kato manoeuvrait pour élargir son groupe et avoir une majorité incontestée. Le marquis Okuma le désignait comme son successeur éventuel.

D'autre part, le Cabinet n'était menacé par aucune crise intérieure : après avoir « débarqué » en juillet 1915 le vicomte Oura, ministre de l'Intérieur, accusé de corruption, et après avoir remplacé un peu plus tard, aux Affaires étrangères, par l'ambassadeur à Paris baron Is-Shii, le vicomte Kato qui restait son ami, le marquis Okuma paraissait plus solide que jamais. Et, bien que la politique des groupes japonais, qui ressemblent plus à des clientèles inspirées par un esprit un peu analogue à celui des anciens clans qu'à des partis au sens occidental du mot, soit fort obscure, ce que l'on en sait suffit à montrer qu'il faut sans doute chercher ailleurs que dans des difficultés parlementaires ou des rivalités personnelles la vraie raison de la démission du marquis Okuma.

Le remplacement de son ministère, qui avait été appelé au pouvoir en partie pour ménager les susceptibilités d'un Parlement qui demandait d'exercer un vrai rôle dans le gouvernement, s’est fait sans tenir aucun compte des désirs et des ambitions de la Diète. Si on s'était préoccupé d'obéir aux indications de la situation parlementaire on aurait dû appeler au pouvoir le vicomte Kato que le marquis Okuma lui-même recommandait pour lui succéder. Son choix était justifié par l'autorité du vicomte Kato à la Diète, autorité qui a même grandi au lendemain de la constitution du nouveau Cabinet. Une très forte coalition parlementaire, a été constituée, réunissant les partis Kenseikaï, Doshikaï, Chusekaï et Koyukaï. Le baron Kato a été élu président du nouveau parti amalgamé, dont beaucoup de dirigeants voudraient entamer immédiatement la lutte contre le Cabinet du maréchal Terauchi, constitué définitivement le 9 octobre.

Ainsi donc voilà une crise ouverte en dehors des indications parlementaires et résolue contre elles. C'est pour la Couronne une décision assez grave à une époque où la Diète ne se laisse plus mener comme sous le précédent règne et où l'agitation de la rue peut à l'occasion l'aider à écarter les ministères dont elle ne veut pas, comme on la vu lors des crises ministérielles de 1913-1914. Il faut croire que les Anciens, ces genrô tout-puissants jusqu'à ces dernières années, et dont les conseils continuent à entourer l'empereur comme ils avaient entouré son prédécesseur, ont estimé que l'intérêt du pays les obligeait à exercer leur influence, malgré qu'elle ne soit plus indiscutée et que son jeu soit devenu scabreux depuis que la Diète prétend être écoutée.

Certains faits donnent à croire en effet que les genrô viennent d'intervenir encore une fois d'une manière décisive dans la politique japo- naise. On a annoncé qu'ils s'élaiént prononcés contre la formation du Cabinet Kato préconis par le marquis Okuma. Ils auraient même fait appel au patriotisme du vicomte Kato pour le