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côté aucune résistance, ces coulées se seraient épanchées dans ce cirque au lieu de se répandre du côté opposé.

« La seconde période est celle de l’apparition des nombreux filons trachtyiques, qui ne sont peut être que les fentes par lesquelles les produits volcaniques sortaient du sol, qui auraient été remplies. L’apparition de ces nombreux filons dut nécessairement donner une certaine secousse aux coulées qui étaient solidifiées, et c’est probablement de cette époque que date la première dislocation du Mont-Dore.

« M. Lecoq rapporte à peu près li la même époque la formation des phonolites qui paraissent plus anciens que les basaltes, et plus modernes que les trachytes. Il pense qu’une force puissante, agissant après leur formation, en a disjoint les masses en formant au milieu d’elles une sorte de cratère d’explosion, dont la présence serait assez confirmée par la grande quantité de scories qui se trouvent dispersées dans le fond de la vallée.

« La force qui aurait ainsi modifié la surface du sol aurait redressé les couches qui sont voisines du lac de Guery, et le point par où l’eau s’échappait aurait été changé par le redressement.

« Après les phonolites d’épanchement, ont apparu les basaltes en nappes moins inclinées que les trachytes, mais présentant encore une pente trop rapide pour avoir pu cristalliser dans cette position, en sorte que le soulèvement qui les y aurait placé serait postérieur à la formation basaltique.

« L’apparition des filons et dykes qui sont venus remplir les fentes par lesquelles les coulées basaltiques sont sorties, a dû produire encore une sorte de dislocation dans les coulées trachytiques, et il y a eu à cette époque un soulèvement bien marqué, que l’on peut constater à la Banne d’Ordenche, et sur plusieurs autres points.

« Enfin, M. Lecoq arrive à l’époque des volcans modernes, qui, selon lui, ont joué un grand rôle dans les soulèvemens du Mont-Dore et du Cantal. Les volcans modernes sont tous assez éloignés du centre du Mont-Dore ; cependant ils ont percé sur quelques points, et l’on trouve en plusieurs endroits des scories modernes qui attestent leur action. M. Lecoq leur attribue le soulèvement du Mont-Dore, en admettant comme point central la base du pic de Sancy. Il pense que la force volcanique s’est ensuite dirigée sur une même ligne vers les roches Sanadoire et Tuilière, où il y a eu soulèvement, et qu’elle a marqué son passage par le soulèvement des Puys de Haute-Chaux, de la Tâche, etc.