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l’esprit humain dans l’étude physique du globe. Cette tâche est sans doute immense ; mais l’auteur nous a prouvé qu’elle n’est au-dessus ni de son zèle ni de ses forces.

Le résumé des progrès de la géologie en 1832 a suivi cette communication. C’était pour la troisième fois que notre collègue préludait, par de semblables travaux, au grand monument scientifique dont je viens de parler.

Parmi les observations et les idées nouvelles dont abonde ce Résumé, je dois vous rappeler l’étude de l’Europe considérée comme formant géographiquement des groupes géologiques, au lieu d’un tout uniforme, aperçu qui promet d’être fécond en résultats.

M. Boué, n’acceptant qu’avec réserve la théorie des soulèvemens des chaînes, telle que l’a exposée M. de Beaumont, résume toutes les objections qui lui ont été opposées. Nous eussions désiré voir à la suite de ces nombreuses objections la série des faits qui viennent au contraire à l’appui, ou de la totalité, ou du moins des parties de cette théorie qui sont les plus incontestables ; mais cela n’a pas dépendu du rapporteur : on s’est plus occupé jusqu’à présent de la combattre que de l’appuyer.

Je dois m’arrêter au plus important des travaux récens de M. Boué, à son « Résumé des progrès de la géologie pendant l’année 1834. » Cet ouvrage, remarquable par l’ordre et l’abondance des matériaux, couronne dignement les travaux de notre savant confrère, et signale son zèle toujours croissant pour les intérêts de notre Société.


Cratères de soulèvement.

La théorie des cratères de soulèvement remonte à plus de douze ans, et c’est dans la description physique des Canaries, par M. de Buch, que nous la trouvons indiquée pour la première fois. La manière obscure et toute dogmatique dont les principes en sont exposés me ferait penser que déjà l’auteur avait développé dans ses cours les observations précises sur lesquelles il s’appuyait sans doute.

Les idées de M. de Buch furent assez long-temps sans être répandues en France ; les traductions du mémoire entier qui parurent en 1829, dans les Annales de la Société linnéenne de Normandie et dans les Annales des mines, étaient loin d’amener ce résultat, en dissipant l’obscurité du texte. C’est à l’extrait fait par M. de Beaumont, inséré dans la Revue française, et plus tard dans les Annales des sciences naturelles, que nous devons l’exposition claire et précise de la théorie de M. de Buch. Nous en citerons