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espèces signalées comme caractéristiques dans d’autres localités, il y a beaucoup d’espèces nouvelles, signalées par M. Dujardin, et parmi lesquelles on doit remarquer une Ammonite, un Cône, une Vulselle, des Peignes, des Limes et des Polypiers.

La craie blanche de Touraine n’a que des fossiles siliceux ; ce sont ordinairement des éponges libres ou empâtées de silex ; tel est le cas des silex pyromaques, employés à la fabrication des pierres à fusil. Dans le coteau, au nord de Tours, la craie blanche n’a plus rien de calcaire ; c’est une poudre siliceuse, liée par une infinité de spicules provenant des Zoophytes, dont plusieurs se sont conservés ; on y trouve aussi des coquilles polythalames microscopiques analogues à celles de la craie de Scanie.

La formation tertiaire comprend un vaste dépôt d’argile plastique sans fossiles, mais renfermant, comme corps étrangers, les Zoophytes siliceux de la craie ; cette argile, occupant plus de la moitié de la surface du pays, est quelquefois mêlée de sables quarzeux, qui, plus abondans en quelques localités, ont formé un grès blanc lustré ou des poudingues empâtant les mêmes Zoophytes ; elle contient aussi le minerai de fer exploité pour les fourneaux de Lucé, de Foie, de Château-la-Vallière, etc. Au-dessus de l’argile est un dépôt d’eau douce consistant en calcaire plus ou moins compacte ou facile à désagréger, et même pulvérulent, avec des silex calcédonieux ou jaspoïdes, des meulières et une substance argileuse verte caractéristique. Cette formation lacustre, que M. Dujardin regarde comme une extension de celle de l’Orléanais, et que néanmoins il rapporte à la formation lacustre moyenne, a peu de fossiles ; on y trouve des Gyrogonites, des Lymnées, des Planorbes, etc.

Un dépôt marin quaternaire, clair-semé sur les plateaux, et connu depuis long-temps sous le nom de falun, complète la série des terrains de ce pays ; M. Dujardin le montre comme méritant à peine le nom de couche ; c’est un gravier coquillier à Louans, Manthelan, Semblançay, etc. ; ce même gravier se trouve agglutiné par une incrustation calcaire et forme une pierre assez solide à Savigné et à Doué. Il confirme l’identité déjà annoncée par M. Desnoyers des falunières avec les tufs du Cotentin et de la Bretagne. Enfin il termine son travail par une description des terrains de transport.

Cette lecture a fait naître une discussion, à laquelle ont pris part MM. C. Prévost, Desnoyers, de Bonnard et d’Omalius