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revêtu d’un tube en fonte de fer les 120 pieds supérieurs de ce puits, tant pour empêcher ses eaux de se perdre à la mer, que pour éviter le mélange des deux eaux, mais que ce mélange, quoique fort diminué, est encore sensible ; enfin on n’oubliera pas que ce puits est alimenté par des sources abondantes, ainsi que nous l’avons fait connaître dans une notice sur sa température, qui a été insérée dans le Bulletin de la Société géologique de France, des mois de mai et de novembre 1830.

M. de Roissy prend la parole pour demander si quelqu’un a connaissance de quelques variations semblables, et peut en indiquer la théorie. Il fait connaître l’opinion de M. Mulot, qui suppose que le dernier coup de sonde a fait rencontrer une faille ou fissure naturelle, par laquelle a pu s’écouler l’eau ascendante ; que cette fissure a été ensuite bouchée par les matières que l’eau entraînait, et débouchée alternativement par l’action du liquide. M. Boubée croit que la théorie ordinaire des sources intermittentes peut trouver ici une nouvelle application, et émet son opinion sur les chances que lui semble présenter la continuation du forage. Il pense que l’on doit poursuivre les opérations jusqu’à ce que l’on parvienne à un terrain différent de celui où l’on est maintenant, par exemple, aux argiles et schistes du lias.

M. La Joye présente diverses portions de crustacés fossiles que l’on trouve très abondamment dans les sables supérieurs du calcaire grossier qui domine le hameau du Gué à Tresnes, sur la route de Meaux à la Ferté-Milon, à 3 lieues de cette première ville.

M. Desmarest, dans son Histoire naturelle des crustacés fossiles, avait figuré un plastron provenant des sablières d’Etrepilly : il l’avait reconnu pour appartenir au genre Crabe et l’avait nommé Portune d’Héricart.

Les nombreux débris mis par M. La Joye sous les yeux de la Société, et l’animal entier reconstitué au moyen de diverses parties ralliées entre elles, prouvent l’exactitude de cette détermination.

Ces crustacés sont donc des décapodes brachyures.

Ces Portunes sont si nombreuses dans les calcaires de Lisy et de son bassin, qu’ils en étaient devenus le fossile caractéristique