Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/496

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’intervalle du 16 novembre au 15 décembre, de 42 pieds ; mais elle devint ensuite si lente, qu’elle n’a été que de 9 pieds dans un mois et , jusqu’à aujourd’hui (2 février), où elle est parvenue à 6 pieds au-dessous de son ancien niveau, et conséquemment à 28 au-dessous du sol.

On voit 1° que le mouvement alternatif de l’eau a été continuel pendant plus de 5 mois, c’est-à-dire, depuis la fin des travaux du mois d’août jusqu’à ce jour, et qu’il dure encore quoique faiblement ;

2° Qu’il s’est manifesté quatre abaissemens, dont deux ont été si rapides que l’eau a descendu de 30 et de 35 pieds par jour ; tandis que, dans les quatre ascensions, l’eau n’a monté, au commencement que de 5 à 6 pieds par jour, et ensuite que de 2 à 3 pieds.

Il n’y a eu d’exceptions à cet égard qu’à la fin de la dernière ascension ; mais si elle avait été beaucoup plus lente que les autres, et si les variations ont été alors plus rares, tout donne lieu de penser que la principale cause en est due aux vases qui se sont successivement accumulées au fond du puits, et qui l’ont obstrué plus ou moins, depuis les 17, 18 et 19 novembre, époque où on lui donna 4 pieds de plus de profondeur, et où tous les travaux ont été suspendus, faute de fonds.

Maintenant nous prions les hommes experts dans ces sortes d’entreprises de vouloir bien nous dire s’ils ont vu quelquefois de pareilles circonstances ; si elles ont été ou non le pronostic d’un succès prochain ; si enfin ils pensent que quelques travaux encore suffiraient pour faire paraître au jour les eaux de cette fontaine intermittente souterraine ?

On se perd ici en conjectures sur la cause de ces bizarres variations. De simples cavités à cinq ou six cents pieds au-dessous du niveau de la mer, ne peuvent suffire pour expliquer cette intermittence. Serait-elle due à ces courans souterrains dont les puits artésiens nous font connaître chaque jour l’existence ? Les travaux du mois d’août auraient-ils mis notre puits en communication, par des fissures du rocher, avec l’un de ces courans ? Celui-ci soutirerait-il ses eaux dans les momens où il est très rapide, et serait-il sans influence sur elles quand il est plus tranquille, en laissant alors aux sources ordinaires la faculté de remplir le vide qu’il aurait occasionné ? Enfin, son voisinage, s’il existe, ne nous offrirait-il pas une chance de succès ?

Nous laissons à d’autres à prononcer, et nous nous bornerons à leur faire remarquer, de plus, que, l’hiver précédent, on avait