Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/460

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le nord et le midi de la France, on peut en rendre raison par la diversité des parties du globe avec lesquelles communiquaient les mers qui, pendant cette période, baignaient le nord et le midi de la France.

Puisque dans les lieux cités par M. de Beaumont, réplique M. Deshayes, les couches ne contiennent pas les fossiles de la craie, mais bien ceux du calcaire grossier, il est naturel de conclure qu’elles sont du même âge géologique.

Si la liaison des couches semble à M. de Beaumont une raison suffisante pour croire que, dans la formation crayeuse du midi de l’Europe, le calcaire grossier ou des couches contenant les mêmes fossiles sont l’équivalent de la craie blanche du nord, il faudrait que toutes ces couches fussent toujours en contact et dans les mêmes rapports ; mais dès qu’elles se séparent en deux systèmes qui très souvent ne sont pas en contact, dès que ces systèmes se séparent comme à Valognes (la craie inférieure et le calcaire grossier), précisément au point où les fossiles eux-mêmes n’ont plus entre eux la moindre analogie, il semble naturel à M. Deshayes de conclure, comme précédemment, qu’il y a réellement deux formations là où les géologues n’en reconnaissent qu’une seule, parce qu’ils se laissent trop facilement guider, selon lui, par l’analogie de structure des roches.

M. Deshayes répète encore une fois qu’il a été le premier à déclarer et à démontrer par des exemples que les genres ne sont point caractéristiques des terrains, mais seulement les espèces ; il importe peu qu’il y ait des Cérithes dans la craie, puisque l’on sait actuellement que ce genre descend plus bas dans la série géologique. Ce qu’il est très important de constater, c’est la ressemblance ou la différence entre les espèces des différentes formations.

Au sujet de la citation faite par M. Brongniart, d’une espèce de la craie de la Perte du Rhône tout-à-fait semblable à une de Beauchamp près Paris, M. Deshayes dit qu’il a eu si souvent l’occasion de relever des erreurs analogues au fait cité, non seulement dans les travaux du savant auteur de la Géologie des environs de Paris, mais encore dans ceux de plusieurs autres personnes, qu’il s’est décidé définitivement