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deux systèmes, si ces deux systèmes sont quelquefois séparés, si, lors de leur séparation, on trouve dans l’un et dans l’autre des espèces fossiles différentes, il y a là des raisons suffisantes aux yeux des zoologistes pour séparer en deux formations tout ce grand ensemble de calcaires que M. Élie de Beaumont réunit en une seule formation.

M. de Beaumont répond que, dans la Provence, le Dauphiné, la Savoie, la Suisse, on ne trouve pas de couches qu’on puisse rapprocher par leurs fossiles de la craie blanche de Meudon. À cause de la liaison successive de toutes les couches, l’époque de la craie blanche doit être représentée par quelque chose, et ce ne peut être que par les couches où se trouvent les fossiles déterminés par M. Deshayes, fossiles qui se trouvent principalement dans les couches inférieures d’un vaste système de calcaires, de marnes schisteuses et de grès qui font suite immédiate au terrain crétacé inférieur ; les fossiles tertiaires commencent même, dans ces contrées, dans le terrain crétacé inférieur. Il existe des Cérithes avec les fossiles du terrain crétacé inférieur (Hamites, Turrilithes, Ammonites) au col de Tanneverge (Savoie). M. Brongniart cite une Cérithe parmi les fossiles de la Perte du Rhône (Savoie) ; il en cite deux parmi les fossiles de la montagne des Fis, au milieu des Ammonites, Scaphites, Turrilithes, qui y caractérisent si bien l’assise supérieure du terrain crétacé inférieur, et, en les citant, il ajoute (Annales des mines, 1re série, tome VI, page 567) cette remarque, qui devient capitale pour la discussion actuelle : « Cerithium, deux espèces ; elles sont écrasées, mais parfaitement reconnaisables pour être de véritables Cérithes, et l’une d’elles est tellement semblable au Cerithium mutabile de Beauchamp près Paris, que je ne puis, jusqu’à présent, voir aucune différence entre elles. » Les fossiles d’espèces identiques avec celles du bassin tertiaire de Paris ayant commencé à exister dans ces contrées pendant la période du terrain crétacé inférieur, il n’est pas étonnant qu’il s’en trouve une plus grande proportion dans les couches contemporaines de la craie blanche supérieure. Quant à la différence entre les fossiles des couches de la période de la craie blanche supérieure