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À ce sujet recommence la discussion de la dernière séance. M. Élie de Beaumont rappelle que, dans les localités du Dauphiné, de la Provence, de la Savoie et de la Suisse, citées pour les fossiles d’espèces analogues à celles du bassin parisien, il n’y a que deux systèmes au-dessus du calcaire jurassique ; l’un contient les fossiles du terrain crétacé inférieur (montagne des Fis) ; l’autre, les fossiles qui ont fait le sujet de la discussion de la dernière séance. Lorsque les deux systèmes sont superposés l’un à l’autre, il y a passage entre eux, de sorte qu’on ne peut supposer qu’il se soit écoulé un long intervalle entre les deux dépôts.

M. Deshayes demande à M. de Beaumont si ce passage au contact des deux systèmes ne serait pas comparable à ce qui a été observé en Sicile, par MM. Hoffman et C. Prévost entre la craie et le terrain tertiaire. Il faut se souvenir, ajoute M. Deshayes, que l’opinion de MM. Hoffman et Prévost sur le terrain intermédiaire entre la craie et les couches tertiaires, était fondée sur les mêmes raisons, le mélange des fossiles et le passage insensible d’un terrain à l’autre dans la nature minéralogique des couches ; il y a donc une analogie parfaite entre les deux exemples cités, et cependant M. C. Prévost a reconnu lui-même que cette opinion n’était point suffisamment démontrée[1].

M. de Beaumont réplique que les roches du terrain crétacé inférieur sont solides, de sorte qu’on ne peut supposer que leur surface ait été remaniée après coup, ainsi que la chose paraîtrait avoir eu lieu dans les localités citées de la Sicile.

M. Deshayes pense que si ces couches sont solides aujourd’hui, elles pourraient bien ne pas l’avoir été lorsqu’elles formaient le fond de mer qui reçut le dépôt des terrains tertiaires ; c’est une question qui lui paraît valoir la peine d’être examinée avec quelque attention.

M. Deshayes ajoute que, M. de Beaumont admettant deux systèmes, il ne comprend pas pourquoi il admet deux choses pour dire ensuite qu’elles n’en font qu’une. S’il y a en effet

  1. Bull. de la Sac. géol. T. III, p. 183.