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réalité d’un déluge universel ; il cite un grand nombre de faits comme autant de preuves certaines ; il insiste surtout sur la dénudation opérée, dès lors du platine, et des pierres précieuses dont les terrains diluviens renferment de grandes quantités, bien que ces substances ne se trouvent naturellement qu’en petits filons très rares, et peu abondans : il a fallu, dit-il, une grande destruction de roches pour mettre à nu cette quantité inépuisable de ces matières précieuses, que renferment les dépôts diluviens.

Après avoir cherché à prouver la réalité du cataclysme général, qu’il appelle le déluge des géologues, pour le distinguer du déluge mosaïque, beaucoup plus moderne, selon lui, M. Boubée recherche les causes de ce déluge, et il développe à ce sujet les idées qu’il a déjà émises dans sa géologie populaire ; il entre ensuite dans des détails à peu près analogues pour justifier l’existence et la source des eaux postdiluviennes, auxquelles il attribue les étages inférieurs de ces vallées, et il résume ainsi son Mémoire :

1° On peut distribuer les vallées qui sillonnent le globe en deux grandes sections : les vallées d’érosion, et les vallées de dislocation. On peut distinguer dans les vallées de dislocation des vallées de fendillement, et des vallées de soulèvement, et dans les vallées d’érosion, des vallées sans étages, et des vallées à plusieurs étages. Ce Mémoire n’a eu pour objet que de présenter quelques observations sur les vallées à plusieurs étages, qui sont d’ailleurs les plus grandes et les plus nombreuses.

2° On trouve des vallées plusieurs étages sur toutes les parties du globe, et elles offrent toujours des caractères semblables et constans qui permettent d’établir entre elles les mêmes comparaisons, les mêmes rapprochemens, et qui dénotent qu’elles ont toutes une même origine, qu’elles dépendent toutes d’un même mode d’érosion.

3° Le nombre des étages n’est pas le même dans toutes les vallées ; mais le premier, ou le supérieur, est toujours incomparablement plus grand que tous les autres.

4° Chaque étage est comparable à un lit de rivière, et il est recouvert par-dessous la terre végétale, ou pêle-mêle avec elle de gravier, comme le lit d’un fleuve.

5° La largeur des étages augmente de l’inférieur au plus élevé, et le volume moyen du gravier de chaque étage augmente dans le même rapport, de telle sorte que l’étage inférieur, ou le plus rétréci, a le moindre gravier, tandis que l’étage supérieur, ou le plus élargi, a le gravier le plus gros et le plus pesant.

6° Ces divers étages paraissent ne pouvoir être attribués qu’à