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Enfin, après avoir décrit le pseudo-volcan situé au sud du village d’Iokmali, dont j’ai parlé dans mes notes, et celui situé au sud de Bakou[1] près de deux montagnes, connues des marins sous le nom d’oreilles de Bakou, à cause de leur forme étrange, et avoir donné quelques détails sur les champs bourbeux des environs, M. Lenz arrive aux feux, nommés perpétuels, et aux sources de naphte.

« J’ai déjà dit que ces feux ont un rapport intime avec les phénomènes pseudo-volcaniques, rapport qui existe également entre ceux-ci et le naphte, qui tantôt est lancé avec la bourbe argileuse, comme cela a lieu au village de Balkhany, tantôt pénètre les morceaux d’ardoise argileuse et de grès que vomissent les volcans, et sur lesquels on le reconnaît, soit par l’odeur, soit par les petits points noirs qu’il y forme. Il paraît donc, d’après cela, que tout l’intérieur du sol de la presqu’île d’Abcheron est tellement, imprégné de naphte, qu’en quelques endroits il jaillit de la terre ; dans ceux où il est moins abondant, il n’arrive à la surface, ainsi que les autres matières, que par les violentes éruptions qui se font jour à travers les masses d’argile amollie. Les feux perpétuels sont dans les environs de Bakou, et les plus remarquables se trouvent surtout dans deux endroits. Les uns, moins considérables et moins connus que les autres, appelés les petits feux, et auxquels on arrive en franchissant la crête occidentale vers le sud-ouest de Bakou, la vallée sablonneuse déjà mentionnée, et enfin en montant la côte de grès, à droite de cette vallée ; ils occupent sur le sommet une excavation, qui, lorsque nous la visitâmes, était transformée en un marais par les eaux que produit la fonte des neiges. La flamme de ces feux était éteinte, et le gaz qui les alimentait auparavant se dégageait en bulles dans l’eau, ou s’échappait, avec un bruit assez fort, par quelques ouvertures plus élevées et restées à sec dans le sol glaiseux. L’odeur dominante de ce gaz était celle du naphte ; la vapeur de naphte qui s’échappe de ce gaz et la fumée qui vraisemblablement en résulte, est seulement ce qui distingue ces feux de ceux qui se trouvent à 12 verstes à l’E.-N.-E. de Bakou.

« Ceux-ci, nommés Atech-gah (foyers), sont sur une bien plus grande échelle, et sont ceux que tous les voyageurs citent comme

  1. Ce pseudo-volcan formait un cône de 200 pieds de haut, qui s’est en partie éboulé en 1827, et paraît avoir lancé, outre des boues et des pierres de différente nature, des espèces de scories.