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Nouvelles notes relatives à l’origine volcanique des bitumes minéraux, par M. Virlet.

J’ai cherché, à l’aide des notes que j’ai dernièrement communiquées à la Société sur les bitumes minéraux et leur mode de formation, à démontrer par toutes les circonstances qui les accompagnent ordinairement, qu’ils ont une origine volcanique (voy. p. 203) ; je viens de lire dans le recueil des Actes de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg (séance publique du 29 décembre 1830, in-4o, Pétersbourg, 1831), un rapport sur un voyage à Bakou, de M. Lenz, dans lequel ce savant a été conduit, par la seule observation des faits, 11 attribuer aussi au naphte une origine volcanique.

Le sol pseudo-volcanique des environs de Bakou, les salses, jetant souvent des torrens de boue qui couvrent quelquefois des champs entiers, les feux perpétuels, les nombreuses sources de naphte jaillissant du sol, qu’on y observe de toutes parts, circonstances qui rendent cette contrée si célèbre en Orient ; enfin ces irrégularités de la mer Caspienne, pour lesquelles il n’a encore été donné aucune explication rationnelle, déterminèrent, au commencement de 1830, l’Académie de Saint-Pétersbourg à y envoyer M. Lenz, l’un de ses membres, pour y faire des observations sur ces divers phénomènes. J’ai cru qu’il serait intéressant, pour achever d’éclairer la question de l’origine des bitumes, de rapporter les passages de ce Mémoire qui viennent tout-à-fait à l’appui de notre opinion ; voici comment s’exprime M. Lenz :

« Après avoir parlé de la configuration géognostique de cette contrée en général, je vais m’occuper du caractère particulier des environs de Bakou, et nommément de leur nature pseudo-volcanique. Il n’existe peut-être aucun lieu sur la terre qui soit plus propre adonner une idée claire de ce genre de formation : cependant, ce n’est pas seulement aux environs de Bakou que l’on rencontre les pseudo-volcans, car mes compagnons de voyage, MM. Ménétries et Meyer, qui ont poussé ensuite leurs recherches plus au sud jusqu’à l’embouchure du Koura, y ont également observé le même phénomène ; on le retrouve encore dans quelques petites îles voisines de la côte occidentale de la mer Caspienne, et même, s’il faut en croire d’autres notices, il en existerait aussi sur la côte opposée. L’une des îles principales, à l’embouchure du Koura, doit sans doute son existence aux irruptions de semblables volcans, ainsi que semble l’indiquer son nom de carreau calciné. »