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de l’Ardèche et de la Lozère la formation du lias que notre confrère M. Dufrénoy, a si clairement décrite, et si judicieusement subdivisée en trois groupes, dans ses deux Mémoires, 1° sur l’Existence du gypse dans les lias du S.-O. de la France, 2° sur les Formations secondaires du centre de la France, je suis très disposé à appliquer les subdivisions de M. Dufrénoy au calcaire à gryphées arquées des environs de Digne, par conséquent à le placer dans l’étage moyen du lias, et celui à bélemnites de la Clape, dans l’étage supérieur.

La position du gypse de Digne étant établie, il me teste à examiner, d’après la coupe de M. Pareto et les miennes, si le gypse ne se trouverait pas associé au lias moyen, avec des circonstances de gisement différentes.

1° La coupe n° 3 de M. Pareto, prise de Castellane à Digne. indique deux monticules, ou massifs de gypse, paraissant indépendans au milieu du lias relevé fortement sur leurs flancs ; ils semblent se présenter comme des pitons de roches soulevantes, qui, par leur arrivée au jour, sont venues disloquer, traverser le calcaire laas, et s’arrêter au milieu de ce terrain lorsque la force d’impulsion leur a manqué.

2° Ma coupe n° 4 des carrières de Saint-Benoist, en face de Digne, présente le gypse en couches régulières, concordantes, associées et liées au calcaire lias. Ici le gypse ne serait que le résultat d’une cémentation qu’aurait éprouvée le lias.

3° Dans ma coupe n° 5 du mamelon de la Bastide Bassac, le gypse est encore associé au calcaire lias ; mais, en outre, il présente une disposition de roche soulevante, semblable à celle des monticules gypseux de la coupe n° 3 de M. Pareto.

Cette vallée présente donc ici les traces de deux effets de dislocation différens ; car la discordance de stratification qui existe dans cette coupe n° 5, entre les couches du mamelon de gypse et calcaire lias., et celles des escarpements des deux flancs O. et E. de la vallée, tend à prouver qu’il y a eu dans ce mamelon une cause soulevante, indépendante de celle qui a ouvert la vallée du sud au nord, et en rejetant les couches de lias de 20 à 25° d’un côté vers l’E.-S.-E. et d’un autre côté vers l’O.-N.-O.

Cette probabilité acquiert un degré de certitude assez plausible, quand on examine la disposition des couches de gypse rose et blanc qui viennent contrebouter et s’appuyer contre les couches de marnes jaunes à corgneule, arquées en sens inverse des premières. Il ne faut pas non plus négliger de tenir compte des infiltrations talqueuses dont ces roches gypseuses et calcaires sont