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vert, alternant avec des marnes vertes très schisteuses, en couches minces, ondulées et relevées comme les précédentes.

Ces roches, semblables à celles qui, dans les carrières de Saint-Benoist, font le passage des lias aux gypses, sont encore ici recouvertes par un calcaire compacte, noir, subgrenu, en couches peu puissantes, contenant un assez grand nombre de coquilles fossiles, telles que le plagiostoma semilunaris, des modioles, des peignes striés, des bivalves qui pourraient être des valves supérieures de gryphées, en outre d’autres coquilles indéterminables.

Ces calcaires coquilliers passent à des calcaires compactes noirs, alternant avec des marnes schisteuses noires, dans lesquelles on trouve quelques bivalves, puis on a des alternances de calcaire compacte noir, et de calcaire siliceux gris.

Ces diverses couches, marnes jaunes, calcaire marneux, vert, et calcaire lias, sont en stratification concordante entre elles, plongeant fortement à l’E.-S.-E., par conséquent complètement opposées à celle du gypse rose et blanc.

Mais à la partie centrale du mamelon, dans le voisinage du gypse, leur redressement est tel, que l’on peut s’assurer qu’elles sont en stratification complètement contrastante avec les roches qui forment les deux flancs de la vallée.

Puis la courbure des couches de calcaire noir du mamelon diminue graduellement au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la masse gypseuse, par conséquent que l’on se rapproche de l’extrémité du mamelon la plus voisine de la rive droite de la Bléonne.

Si les érosions de cette rivière n’avaient pas produit ici un grand vide, on verrait les couches de calcaire noir, et siliceux gris du mamelon, diminuer de plus en plus d’inclinaison, pour en reprendre une concordante à celles des couches de l’escarpement du calcaire lias, de la rive gauche de la Bléonne, au-dessous desquelles elles viendraient s’enfoncer vers l’E.-S.-E.

Malgré la lacune existante, je suis très porté à regarder les couches de calcaire lias coquillier du mamelon, comme inférieure à celles de l’escarpement du lias, de la rive gauche de la Bléonne. Cet escarpement de lias, beaucoup moins élevé que celui de la rive droite, est formé de même de calcaire compacte, noir et schisteux, incliné de 20 à 25° à l’E.-S.-E., tandis que l’autre incline à l’O.-N.-E. ; leur inclinaison est donc tout-à-fait opposée.

Des détails géologiques que je viens d’exposer sur le gypse des environs de Digne, il résulte :