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entre ses couches des feuillets de stéatite. Mais ici le pied des exploitations gypseuses des carrières de Saint-Benoist étant baigné par les eaux de la Bléonne, il est impossible de voir sur quelle roche le gypse vient reposer.

Il faut donc, pour voir la partie inférieure de ce gypse, suivre la direction de cet amas, en remontant le lit de la Bléonne, jusqu’à une petite demi-lieue au nord de Digne, près la Bastide Bassac. Là, on rencontre un monticule de 30 et quelques pieds de hauteur, se détachant de l’escarpement de la droite de la vallée, qu’il vient barrer transversalement.

Ce monticule présente une masse de gypse associée au lias, dont ma coupe n° 5 représente la disposition principale.

L’escarpement de l’Est, qui s’élève au-dessus de ces monticules, et qui n’est que le prolongement de celui que j’ai décrit dans ma coupe n° 4, de la montagne de Courbon, présente, comme ce premier, à partir d’en haut, des calcaires compactes noirs du lias ; puis une grande puissance d’alternances de bancs calcaires, compactes, noirs, et de schistes noirs, plus ou moins calcaires, argileux, et carburés ; les assises les plus inférieures de ces schistes, par conséquent celles qui recouvrent le gypse, m’ont présenté des gryphées arquées. Mais ici ces schistes noirs reposent immédiatement sur un gypse jaune, et n’ont pas éprouvé d’altération semblable à celle qu’on remarque dans les carrières de Saint-Benoist.

Ce gypse jaune, marneux, forme deux couches épaisses de plusieurs pieds, au-dessous desquelles se trouve une série de 3 à 4 toises de puissance, de couches minces, de gypse jaune, blanc, et rouge, très inclinées à l’O.-N.-O., séparées par des lits plus ou moins épais, renflés de marne talqueuse, jaune, verte et rouge ; cette dernière est plus abondante à la partie inférieure de cette masse de gypse.

Les couches gypseuses ci-dessus se relèvent fortement à l’E.-S.-E. contre une série de marne jaune, avec lits de gypse, en strates minces arquées, ayant une inclinaison différente de la précédente série ; car, quoique presque perpendiculaires, on voit cependant très clairement qu’elles plongent vers l’E.-S.-E. Sur la tranche supérieure de ces couches arquées de marne jaune et de calcaire vert, il existe un amas de cargneule ou rauchwacke, qui, au premier aspect, ressemble à un tuf calcaire qui se serait déposé sur ce mamelon. Cette roche à pâte de calcaire jaunâtre, saccharoïde, compacte, est remplie d’argile rosâtre, et contient des fragmens de calcaire marneux verdâtre semblable à celui qui la supporte. Ces marnes jaunes passent à un calcaire marneux