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des observations de quelque importance. J’ai visité pendant mon passage à Naples la nouvelle coulée de laves que le volcan rejette en ce moment, elle est pareille aux précédentes ; je me suis spécialement occupé à recueillir les fragmens de pierres calcaires jadis rejetés par le volcan, pour compléter une collection que j’avais commencée dans mes précédents voyages en cette contrée ; j’ai obtenu une série assez remarquable des différentes modifications du calcaire compacte qui se voit au jour à Castelamarre, arrivant par degrés au plus beau marbre saccharoïde blanc de neige.

« J’ai visité les marnes bleues tertiaires du Vatican et les calcaires jaunâtres de Monte Mario de Reine ; partout j’ai trouvé les mêmes rapports et les mêmes fossiles caractéristiques des terrains tertiaires du bassin de la Méditerranée ; j’ai vu les tufas ponceux reposer sur le calcaire tertiaire à Monte Mario ; les pépérinos d’Albano, avec leurs fragmens anguleux de calcaires saccharoïdes, sont précieux pour l’histoire des modifications ; à Corneto, près de Civita Vecchia, le terrain de marne bleue et de calcaire moellon jaunâtre est assez bien développé ; il est recouvert vers la mer par du terrain quaternaire : les fameuses grottes sépulcrales de ce pays (ancienne Tarquinia) sont creusées dans le calcaire moellon jaunâtre ; tandis que celles de Mussignano et de Ponte dell’Abbadia, près de Canino, d’où l’on tire depuis quelques années tant de richesses en antiquités étrusques, sont creusées dans un tufa ponceux ; la montagne de Carnino parait être un ancien volcan ; près du pont que l’on construit actuellement sur le chemin de Corneto à Montalto, avant d’arriver à ce dernier pays, j’ai observé une couche de coquilles marines intercalée dans le tufa ponceux ; ces coquilles me paraissent appartenir plutôt au terrain quaternaire qu’au tertiaire, elles sont pareilles à celles de Saint-Hospice de Nice, et des terrains à subfossiles de Sardaigne et de Sicile : la couche dont il s’agit ne doit pas être confondue avec un autre lambeau tertiaire qu’on voit avant d’arriver au pont de Montalto, caractérisé par le pectunculus pulvinatus, et autres coquilles.

« À Livourne, les constructions que l’on fait actuellement, soit dans la ville même, soit dans le faubourg, mettent continuellement au jour un dépôt de marne bleue, (Mattajone), un peu coquillière, parfaitement identique avec celles de Gènes. Comme cette dernière, la marne bleue de Livourne occupe de petits bassins du littoral, creusés dans le calcaire à fucoïdes ; le calcaire moellon jaunâtre paraît manquer, mais le grès quaternaire se développe