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est infiltré dans les gerçures transversales qui y sont assez fréquentes.

Ces deux variétés de bois bitumineux se trouvent indistinctement et en désordre dans le grès et les couches argileuses qui lui sont supérieures et inférieures, ce qui, par conséquent, ne permet pas de douter qu’elles ne soient contemporaines. On ne peut les attribuer ni à l’âge ni à quelque partie de l’arbre, puisqu’on trouve des fragmens de toutes les dimensions qui offrent les deux variétés ; est-ce à l’espèce de végétal qu’il faut les rapporter ? nous ne le pensons pas ; ils nous paraissent dus à la même origine végétale ; ce point de fait qui est encore inexpliqué, nous paraît tenir à des causes locales qui resteront long temps peut-être dans le domaine des questions problématiques.

Les terrains à lignite offrent en général des restes de coquilles d’eau douce, ce qui explique suffisamment leur origine ; il n’en est pas de même de ceux qui nous occupent. Malgré les recherches les plus minutieuses, je n’ai pu découvrir aucun reste de corps, organisé qui pût me fixer sur leur formation.

Ces dépôts sont-ils marins ? Cela n’est pas improbable, car ils ont la plus grande analogie avec nos terrains coquilliers. Sont-ils lacustres ? Cette hypothèse est encore possible, puisque le bassin de Tuchan dans lequel se trouve Paziols est dans une position à recevoir les eaux pluviales des montagnes qui l’entourent de tous côtés, et l’écoulement de ces eaux ne put s’opérer que par un seul point, qui est le Verdouble. Or cette rivière n’existait probablement pas dans les temps reculés, ou son barrage au nord-est était alors élevé de manière que le bassin était un vaste lac qui a donné lieu aux dépôts qui l’ont comblé en partie. Quoi qu’il en soit de ces hypothèses, la présence des corps organisés seule peut donner la solution de cette question.

Ce que nous connaissons de l’étendue du terrain à lignite de Paziols est assez considérable à 3 ou 400 mètres de la Prade, du côté opposé de la rivière ; au nord-ouest du village. en creusant un canal d’irrigation sur la propriété du nommé Étienne Pons, on a découvert un gisement de lignites à 60 centimètres de profondeur, dans une marne argileuse pareille à celle de la Prade, et qui évidemment n’en est que la continuation. Nous pensons que cette couche existe dans une grande partie du bassin.

Ce combustible, quoique pyriteux, ne dégage qu’une très petite quantité de vapeurs sulfureuses ; il peut remplacer le charbon ordinaire pour les usages domestiques ; il est très propre au chauffage des appareils des usines, il est même prouvé par expérience