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silence, les opinions toutes personnelles de son rapporteur, serait une erreur contre laquelle je dors protester d’avance.

Les succès de notre Société dépassent nos espérances, et nous pouvons déjà reconnaître toute son influence sur les progrès de la géognosie. Avant son établissement, les géologues français étaient sans lien commun ; leurs travaux épars dans différens recueils restaient souvent ignorés Loin de Paris, on ne pouvait suivre les progrès de la science, et il fallait attendre les traités qui réapparaissent qu’à de longs intervalles ; aujourd’hui, grâce à l’appel que vous avez fait et auquel on a répondu de toutes les parties de la France, on peut suivre en province comme à Paris toutes les idées et tous les faits nouveaux résumés dans vos publications.

Depuis long-temps les savans illustres dont notre Société s’honore, avaient fait apprécier la géognosie positive dans le sein de l’Académie ; mais ce n’est que depuis l’établissement de notre Société, que la géognosie a attiré l’attention générale ; elle la doit à l’intérêt toujours croissant des découvertes nouvelles, et, nous devons le dire, au puissant appui d’une voix habituée à exposer avec une clarté admirable toutes les vérités scientifiques. Du sein des académies et des sociétés savantes, l’intérêt s’est, propagé dans toutes les classes éclairées, et avant peu la géognosie deviendra aussi populaire en France qu’en Angleterre.

Ces succès de notre Société doivent nous encourager à redoubler d’efforts pour sa prospérité, et à maintenu dans son sein l’esprit social et l’esprit scientifique qui nous ont dirigés. Nous maintiendrons sans peine l’union qui nous est nécessaire : d’un côté, la recherche de la vérité, notre seul but, et l’observation des faits, moyen sur lequel toute la science repose ; de l’autre, l’indépendance individuelle, caractère de notre époque, ne permettent de craindre dans l’avenir ni scission, ni même longue divergence d’opinion. La direction scientifique nous paraît également garantir nos succès ; les sciences naturelles demandent de temps a autre à se résumer en théories, qui classent les observations accumulées et dirigent dans les recherches ultérieures ; c’est à ce besoin de l’époque que nous attribuerons les théories palœontologique et géognostique qui ont un moment entraîné les esprits au delà des limites de l’observation, quoiqu’on n’ait jamais mieux senti la nécessité d’appuyer la géognosie sur ses bases essentielles, la chimie, la physique, la minéralogie, et les grandes lois de la physique du globe.

Ce qu’il y a peut-être de plus caractéristique dans la marche