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car il les regarde comme les résultats d’actions volcaniques, et pense qu’elles sont dues au phénomène qui a produit les dolomies ; ce qui le porte à penser, dit-il, dans une brochure publiée déjà depuis plusieurs années (sur les dolomies et les porphyres pyroxéniques dans les Alpes), que la plupart des cavernes existent dans cette roche modifiée.

Je pourrais citer beaucoup d’autres faits qui viendraient plus ou moins confirmer l’hypothèse par laquelle j’ai cherché à expliquer la formation des cavernes ; mais je n’ai voulu qu’appeler l’attention de tous les géologues sur cette nouvelle manière de les envisager, et engager ceux qui à l’avenir auront occasion d’en visiter, à examiner si leur existence ne se trouverait pas liée aux différens systèmes de dislocations qui ont pu affecter le sol de la contrée qui les renferme. Je me bornerai donc à rappeler aujourd’hui : 1° un passage du Mémoire de M. Schmerling, sur les cavernes à ossemens, de la province de Liège (Bull. t. III, p. 218), où ce savant géologue s’exprime de la manière suivante, relativement à l’existence des cavernes de cette contrée. « Le calcaire anthraxifère y domine, et présente en plusieurs endroits des cavités plus ou moins vastes, qui apparaissent généralement dans les endroits où les bandes calcaires forment des replis, ou bien dans les parties qui les avoisinent, et l’observation m’a prouvé, à peu d’exceptions près, que partout où il y a des cavernes, l’inclinaison des couches calcaires est considérablement dérangée. »

2° Un autre passage d’un Mémoire de M. Tournal fils, intitulé Considérations sur les phénomènes des cavernes à ossemens, inséré dans les Annales de chimie et de physique, février 1833, où ce géologue professe des opinions tout-à-fait semblables à celles que nous avons publiées en 1832, à l’occasion de la caverne de Sillaka, précédemment citée, Après avoir aussi examiné les différentes hypothèses imaginées pour expliquer la formation des cavernes, il ajoute ce qui suit : « Mais il est plus probable que l’on doit attribuer l’origine de ces cavités aux nombreuses commotions que le sol a éprouvées, commotions qui ont dû, en disloquant les couches calcaires primitivement horizontales, produire des cavités irrégulières, que les eaux souterraines sont venues ensuite user et agrandir. Cette théorie paraît justifiée par le bouleversement que l’on observe dans les couches des terrains où sont renfermées les cavernes, et par les parois intérieures de ces cavités qui rarement offrent des angles saillans, mais au contraire des surfaces lisses et des contours arrondis. Au reste,