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cependant pas profiter, pour expliquer la coloration en vert de ce marbre, qui est due à toute autre cause.


Nouvelle note sur la théorie de la formation des cavernes par M. Virlet.

M. Héricart de Thury, dans une notice sur les cavernes de Cusy (Bull. t. III, p. 29), cite une lettre de Dolomieu à M. Fourrier, dans laquelle on remarque un passage qui vient appuyer l’hypothèse que j’ai émise en 1832 (Bull. t. II, p. 330) sur la formation des cavernes en général, et en particulier sur celle de Syllaka, caverne qui existe exclusivement au milieu des schistes argileux, micacés et talqueux anciens de l’ile de Thermia. Voici ce passage : « Peut-être alors le creusement des grandes cavernes de nos Alpes calcaires sera-t-il regardé comme produit par l’action simultanée de violens tremblemens de terre, et de quelque grand courant acide qui aura surgi de ses entrailles ; peut-être alors on expliquera par la même cause les soulèvemens, les redressemens et les affaissemens des grandes masses calcaires de nos chaînes subapennines. »

Dolomieu avait donc supposé aussi que les cavernes pouvaient bien être le résultat, non d’un seul phénomène, mais du concours de plusieurs : ainsi il suppose, comme je l’ai fait, qu’il y a eu fracture du sol par un tremblement de terre, ayant pu donner ensuite passage à un courant acide. J’ai cité à l’appui de la coopération dans certains cas de courant acides ou alcalins, liquides ou gazeux, les sources thermales de Thermia et les éruptions gazeuses du torrent de Korantzia dans l’Isthme de Corinthe ; cependant le concours de ces phénomènes n’a pas toujours été nécessaire, car la plupart des cavernes paraissent résulter de simples fractures, soit qu’elles aient ou non servi ensuite à l’écoulement des eaux douces ordinaires ; tels sont, par exemple, tous les katavothrons et les képhalovrysis de la Grèce, dont j’ai déjà parlé (Bull. t. III, p. 203). J’ai encore cité, dans notre Géologie de la Morée et des îles, un exemple assez curieux qui semble confirmer d’une manière incontestable mon hypothèse ; c’est la caverne de Jupiter à Naxos ; qui résulte, sans aucun doute, de la dislocation qu’ont éprouvée les calcaires grenus qui constituent le mont Zia ; la caverne existe précisément dans un angle en saillie, formé par une fracture ou inflexion des couches calcaires.

M. de Buch a aussi émis sur la formation des cavernes, des opinions qui se rapportent assez bien avec ma manière de les envisager,