Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/384

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Comme on le voit, c’est dans un agglomérat très dur de grains de sable d’un côté, et dans un sable ferrugineux de l’autre, terrains qui ont beaucoup d’analogie entre eux, que gisent la plupart des ossemens rapportés aux Mégalausaurus, aux crocodiles, etc., pour l’Angleterre, et aux mêmes animaux pour la France. Je crois donc pouvoir établir maintenant une contemporanéité sous ce rapport entre les deux pays.

Enfin, pour combler une lacune indiquée par M. Rozet, dans le gisement de Boulogne, je signalerai des polypiers dont j’ai rapporté deux échantillons.

Formation du stinkalk (carrières de Marquise). — Les marbres que je viens de déposer appartiennent presque tous à la partie inférieure de cette formation si développée, près de Marquise ; ce sont les marbres appelés Glinette, Caroline, Muscler, Deudre, du Diable, etc., qui servent, pour ainsi dire, de transition à une espèce de marbre noir, lequel termine, suivant M. Rozet, la série des terrains du Boulonnais. Celui-ci est maintenant à ciel ouvert dans les carrières du haut banc, où ses couches semblent alterner, dans quelques endroits, avec du stinckalk ; mais je tiens plutôt à faire remarquer que la structure schistoïde qu’il prend dans ces localités paraît tenir à une forte compression, que lui aurait fait éprouver la puissance du stinckalk ; car les productus, les Spirifères et autres bivalves qu’il renferme sont singulièrement aplatis, tandis que ces mollusques ne sont nullement déformés dans le terrain supérieur.

Parmi toutes les exploitations de marbre qui se font dans la Vallée Beureuse, il en est une sur laquelle je ne saurais trop appeler l’attention des Géologues : c’est la carrière de Caux, située près d’Hydrequent, à une lieue de Marquise ; laquelle est sans contredit aujourd’hui une des plus remarquables pour la beauté et la qualité de ses marbres, dont le principal a été baptisé sous le nom de Notre-dame, par M. Felhoen, qui l’a découvert récemment. La roche ici est à peine recouverte par la terre végétale ; et par sa situation à l’origine de la Vallée Beureuse, elle offre de nombreuses et profondes érosions, qui du reste en facilitent singulièrement l’exploitation. Elles sont remplies d’un limon rougeâtre. Creusées dans une pierre aussi dure, elles doivent être le résultat d’une cause prolongée : aussi, au lieu de faire toujours intervenir un grand cataclysme pour expliquer le relief actuel d’un grand nombre de nos contrées, je serais très porté à regarder l’espèce de cul-de-sac que forme la vallée près