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contrée, notamment par M. Rozet, qui, il faut le dire, ne m’a laissé qu’à glaner.

Je prie la Société, avant de passer outre, d’accepter :

1° Une suite d’échantillons polis des principaux marbres que l’on exploite dans le pays, et particulièrement une belle variété nouvellement découverte par M. Felhoen, marbrier à Boulogne, et sur l’importance de laquelle j’insisterai à l’occasion des carrières de Marquise. Incessamment je pourrai compléter cette collection ;

2° Un échantillon de marbre vert d’Irlande, qui fera le sujet du dernier article de ce Mémoire ;

3° Enfin, quelques roches et fossiles du Boulonnais.

Je vais suivre l’ordre qui a été adopté par M. Rozet dans sa description des terrains de ce pays, en allant de haut en bas :

Alluvions. — Parmi les cailloux roulés du rivage de la Manche, formés aux dépens des falaises de Boulogne, je ne puis m’empêcher d’en citer, qu’on rencontre assez fréquemment et qui appartiennent évidemment à d’autres époques, à celle des terrains primitifs par exemple. Ce sont généralement des roches amphiboliques et porphyriques vertes, d’une très grande ténacité, et quelques autres de nature granitique. Je signale ce fait, parce que ne pensant pas qu’on puisse l’attribuer à du lest de vaisseau, abandonné près de nos côtes, où rien ne manifeste non plus l’existence du terrain primitif, il faut alors admettre que ces cailloux assez nombreux ont été amenés de fort loin par la mer, par exemple de l’Angleterre ou de l’Irlande, là où existent des terrains analogues ; peut-être bien aussi sortent-ils du lit de la Manche, et alors la translation de ces roches s’expliquerait par une agitation quelconque des eaux de cette mer, dont la profondeur en certains endroits, pourrait bien n’être pas considérable. Sur les côtes de Dieppe, j’ai déjà signalé quelques uns de ces mêmes cailloux.

Terrain tertiaire. — Puisque le champ des hypothèses est largement ouvert aux géologues, je me permettrai de faire un petit rapprochement, d’une part, entre ce terrain formé d’un grès siliceux qui, surtout du côté de la mer, au nord-est, recouvre par lambeaux plusieurs sommités de la craie, formant la ceinture du bassin boulonnais ; et, d’une autre part, les dunes qui se forment sous nos yeux, tout près de là. En faisant abstraction des causes que l’on suppose avoir agi, pour donner à ce premier dépôt l’aspect qu’il offre aujourd’hui, lorsque le terrain de transport se constituait ailleurs aux dépens des formations préexistantes ; je