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transportées de la circonférence vers le centre, suivant les sections méridiennes de la partie encore subsistante du bassin qu’elles remplissaient graduellement. Dans le second cas elles auront été transportées du centre vers la circonférence, suivant la section méridienne de la masse conique qui s’élevait graduellement Dans ce damier cas, le mode d’accumulation des matières vomies aura dû ressembler à celui qui s’opère sur les flancs des volcans actuels ; dans le premier, il aura dû être soumis a des lois particulières qu’il s’agit d’abord d’établir.

La première de ces lois consiste en ce que les assises superposées dont la masse lenticulaire se compose doivent être plus nombreuses et plus régulières, vers le point le plus épais de la lentille qui a dû correspondre au point le plus profond du bassin, point vers lequel chaque éruption, de quelque côté qu’elle se soit faite, a dû généralement envoyer son tribut, et où les matières se sont entassées dans une position plus exactement horizontale.

Cette loi s’applique également aux matières incohérentes et aux matières fondues ; mais il est évident que les matières fondues auront dû avoir plus de facilité que les matières incohérentes à gagner le centre de la dépression, par la même raison qui fait que ce sont les matières incohérentes qui de nos jours s’accumulent le plus à l’entour des cratères d’éruption, tandis que les coulées de lave se déversent au loin. De là, il résulte que vers le centre de nos lentilles formées dans des bassins, les matières de fusion devront jouer un rôle relatif plus considérable dans la partie centrale et la plus épaisse, que dans les parties extérieures.

Enfin on peut signaler une troisième loi qui n’est relative qu’aux matières de fusion. Dans le cas de l’accumulation dans des bassins, ces matières auront dû couler, de la circonférence vers le centre, sur des pentes qui seront devenues de plus en plus faibles à mesure que le bassin se remplissait ; qui dans la plupart des cas auront pu être trop faibles pour imprimer à toutes leurs parties ces caractères dynamiques dont nous nous sommes occupés précédemment, mais qui cependant n’auront pas dû être tout-à-fait sans influence sur la forme générale des coulées.

Un niveau à bulle d’air n’est pas le seul instrument qui, placé sur un plan presque horizontal, puisse en manifester l’inclinaison. Une outre qui ne contiendrait qu’une petite quantité de liquide rendrait, quoique avec moins de précision, un service